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Ryanair s'attaque à la classe affaires

La compagnie low-cost a lancé le 27 août son offre de vol Business Plus (à partir de 69,99 euros en aller simple). Selon son PDG, Michael O'Leary, Ryanair a enregistré plus de 2500 réservations par jour la première semaine.

Publié par Philippe Crouzillacq le | Mis à jour le
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Ryanair s'attaque à la classe affaires

"Un avion, c'est un bus avec des ailes". La déclaration était provocante, à l'image de son auteur, Michael O'Leary, le sémillant PDG de la compagnie irlandaise low-cost, Ryanair. Mais le concept a fait florès.

Avec un taux de remplissage de 93%, la compagnie aérienne transporte aujourd'hui 83,4 millions de voyageurs par an. Le low-cost étant désormais partout, (y compris sur le segment du vol en jet privé), restait pour Ryanair à trouver un nouveau relais de croissance. Depuis le 27 août, c'est chose faite, avec le lancement d'une offre Business Plus, une classe affaire low-cost et bien évidemment d'une toute nouvelle "vision" du service.

"Les services haut de gamme comme les lounges sont une survivance de l'ancien temps. Ils sont appelés à disparaître des vols court-courriers", a expliqué à la radio publique irlandaise RTE, Michael O'Leary. Selon le PDG de Ryanair, aujourd'hui ce que veut avant tout le voyageur d'affaires c'est de pouvoir passer rapidement les contrôles de sécurité pour ne pas manquer son prochain rendez-vous. Les premiers résultats sont encourageants, la compagnie aurait ainsi enregistré plus de 2500 réservations par jour la première semaine.

Une campagne publicitaire de 7 millions d'euros

A dire vrai, le positionnement de la compagnie irlandaise sur la classe affaire s'est opéré en deux temps. Avec tout d'abord la mise en place d'horaires plus adaptés (matin et soir) et l'ouverture de bases dans des aéroports dits principaux comme Rome-Fiumicino (Italie), Zaventem (Belgique) ou Lisbonne (Portugal). Puis, dans un second temps, avec le lancement officiel de l'offre Business Plus et de sa gamme de services. Un lancement accompagné d'un campagne publicitaire de 7 millions d'euros.

Pour Ryanair, l'enjeu est important. La compagnie avait jusqu'ici quelque peu négligé la population business. Or, selon le directeur marketing de la compagnie, Kenny Jacobs, le voyage d'affaires représente déjà plus de 25% de la clientèle. Sur le plan tarifaire, avec son prix d'appel à partir de 69,99 euros en aller-simple la nouvelle offre "corporate", surclasse largement les compagnies classiques. Mais côté services en revanche, on retrouve les fondamentaux du low-cost. Pas de collation gratuite, pas de lounge, pas de programme de fidélisation.

Avec Ryanair Business Plus le voyageur peut cependant bénéficier de la flexibilité sur les changements de billets. Il peut enregistrer jusqu'à 20kg de bagage. Il est prioritaire à l'embarquement ainsi qu'au contrôle de sécurité sur certains aéroports (Barcelone El Prat, Bruxelles Charleroi, Dublin, East Midlands, Liverpool, Londres Stansted, Manchester et Milan Bergamo). Il peut enfin bénéficier de sièges Premium, plus confortables, offrant plus d'espace pour les jambes et une sortie plus rapide.

Les tarifs business de Ryanair restent cependant encore bien au-dessus d'une autre promesse qui trotte aujourd'hui dans la tête du PDG de la compagnie. Celle de proposer d'ici quatre à cinq ans des vols long-courriers pour les Etats-Unis à partir de 10 euros. Mais nous n'en sommes pas encore là.

Car, pour réussir son pari, Michael O'Leary doit d'abord se procurer une cinquantaine d'avions long-courriers. Or pour le moment, déclare-t-il à regret au quotidien irlandais Independent, "les compagnies du Golfe achètent tous les avions disponibles". Pour les vols low-cost long-courriers transatlantiques il faudra donc prendre son mal en patience. Un peu comme au contrôle de sécurité des aéroports.

Ceci étant la compagnie irlandaise poursuit ses investissements. Selon l'agence Reuters elle devrait ainsi annoncer ce lundi 8 septembre l'achat, pour un montant de 10 milliards de dollars, d'une centaine de Boeing 737 MAX 8 jetliners.

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