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Pour les commerçants, la rupture avec la politique du gouvernement est consommée

La dixième édition de l'observatoire des commerces Médicis-Ifop met clairement en évidence un ras-le-bol des commerçants. Près de neuf dirigeants sur dix se sentent délaissés par les pouvoirs publics et dénoncent le montant de leurs charges sociales, qui constituent une menace pour leur activité.

Publié par Mallory Lalanne le | Mis à jour le
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Pour les commerçants, la rupture avec la politique du gouvernement est consommée

Les commerçants se sentent laissés pour compte. 88 % considèrent que les pouvoirs publics ne sont pas à l’écoute de leurs préoccupations professionnelles. Au global, seuls 15 % des commerçants se disent satisfaits de la politique générale de François Hollande. C’est ce que révèle la dixième édition de l’observatoire des commerces Médicis-Ifop, publiée le 6 décembre.

Au cœur de ce désamour se profilent trois mesures. En premier lieu, l'augmentation de la taxation sur les plus-values réalisées sur les cessions d'entreprises, principal cheval de bataille des "Pigeons", est considérée comme une “mauvaise chose” par 78 % des commerçants. La suppression des exonérations de cotisations sociales pour les heures supplémentaires est remise en cause par 76 % des sondés. Puis, il y a la suppression de l'abattement fiscal pour les frais professionnels, qui impacte directement la rémunération personnelle des commerçants (31 %).

Un dirigeant sur deux s’estime injustement mis à contribution et considère qu’il participe davantage que les autres professions à l’effort fiscal. Michel Clerc, directeur général de Médicis, s’étonne encore que les commerçants, et précisément la frange des TPE, soient délaissés du gouvernement. « Les petites entreprises sont souvent mélangées avec les PME de 150 ou 200 collaborateurs, alors que leurs préoccupations et leurs spécificités sont totalement différentes », estime-t-il.

Des charges sociales pesantes

Les dirigeants ont d’autant plus le cœur brisé que le baromètre met en lumière une rupture conjoncturelle et une consommation des ménages "plate". Pour la première fois depuis 2008, les commerçants constatant une baisse de leur résultat (43 %) sont plus nombreux que ceux relatant une stabilité des chiffres (42 %). Le système de charges sociales est, par ailleurs, très largement critiqué. Il est contraignant pour 85 % des patrons et mettrait même en péril la survie de certaines entreprises (72 %). Des résultats qui sont toutefois à relativiser selon Michel Clerc (Médicis). « Le baromètre ayant été réalisé début novembre, les professionnels n’ont pu se prononcer sur le vote de certaines mesures destinées aux petites structures comme le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice). »

Après la routine de ces dernières années, se dessinerait peut-être le divorce pour 2013. « Les commerçants sont depuis longtemps habitués à faire le dos rond, ils sont considérés comme des gens patients et dotés d’un sang-froid hors pair. Mais cette période semble révolue », estime Michel Clerc. Si les commerçants confient leur déception et leur lassitude, ils ne semblent pas se résigner à devenir des vaches à lait.

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