Le Parc Astérix dévoile sa stratégie pour 2012
Avec l'inauguration d'Oziris, le Parc Astérix a dépensé la bagatelle de 20 millions d'euros. L'enjeu est de taille : profiter de l'agrandissement de la surface du parc pour accueillir 1,8 million de visiteurs cette saison.
Je m'abonneEn 2012, le Parc Astérix casse sa tirelire. Sa dernière attraction, "Oziris", événement phare de la réouverture du parc le 7 avril dernier, lui a couté la bagatelle de 20 millions d’euros. Jamais la Compagnie des Alpes (CDA), propriétaire du parc, n’avait dépensé une telle somme pour booster la fréquentation de son parc. Son dernier gros investissement remonte à 2008 : 12 millions d’euros d’investis pour l’attraction "Le Défi de César".
Mais "Oziris" est d’un autre calibre. Sorte de grand huit à l’envers - le temps du parcours, on a les jambes dans le vide et les rails au dessus de la tête - le manège a nécessité trois ans de travaux. Car la prouesse n’est pas seulement technique, elle est aussi artistique : « 10 millions d’euros ont été requis pour la scénarisation et la décoration du temple », assure Arnaud Bouthéon, directeur marketing du Parc Astérix. Fresques, rébus sous forme de hiéroglyphes, passage à travers un sarcophage… Les décorateurs et scénaristes (l’humoriste Laurent Gerra y a inscrit sur les murs ses traits d’esprits) ont fait de la file d’attente un moment de divertissement avec comme point d’orgue le retentissement de la voix caverneuse du célèbre mage Iris : « Par Osiris et par Apis, vous êtes des oiseaux… oui des oiseaux ! ». Une référence au dessin animé "Les Douze Travaux d’Astérix".
Reste que cet investissement colossal est loin d’être une folie. Après les Romains, les Gaulois, les Grecs et les Vikings c’est au tour des Egyptiens d’envahir le parc. Un nouvel espace plus que cohérent aux yeux d’Arnaud Bouthéon « L’Egypte fait partie intégrante du patrimoine d’Astérix. Non seulement "Astérix et Cléopâtre" est l’album de Goscinny et Uderzo le plus vendu au monde. Mais cet univers a connu une vraie envolée avec le film "Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre" d’Alain Chabat il y a une dizaine d’années. » A l’époque, un vrai carton au box office qui était parvenu à séduire toute la famille. Et la famille, les dirigeants du parc veulent en prendre soin. « Avec nos attractions à sensation, nous avons jusqu'alors pris l’habitude de nous adresser à un public adolescent, avoue le directeur marketing. Désormais, nous avons étendu notre cible à la famille entière. » Exemple : à côté d’"Oziris", la CDA propose "SOS Numerobis", une version pour enfants des montagnes russes. « Le parc compte sur deux poumons de respiration : un pour la famille, un autre pour les adolescents », renchérit le directeur marketing.
Pour que les familles viennent nombreuses et pour amortir le budget investi, le parc gaulois n’a pas lésiné sur les moyens alloués à la communication. Orchestrée par l’agence Extrême, cette campagne 360 degrés a capitalisé uniquement sur ce nouvel espace égyptien. « La campagne a en effet été pensée pour plonger le futur visiteur au cœur de l’attraction, explique Sophie Canac, directrice commerciale de l’agence Extrême en charge du lancement de la nouvelle attraction. Par exemple, en regardant le visuel, on peut observer au loin un premier wagon qui a déjà entamé les figures aériennes et indique aux spectateurs le sort qui les attend. L’accroche "Préparez-vous à décoller !" confirme d’ailleurs cette impression. »
L’opération média ne s’arrête pas là. Elle comprend aussi un film TV diffusé au cinéma, une campagne d’affichage numérique dans les gares et dans le métro parisien, des annonces presse, un spot radio, la refonte du site web du parc ainsi qu’une application mobile.
À travers cette campagne pharaonique, le parc tente également de faire passer un message, celui de l’extension de sa surface. Car cette nouvelle zone ajoute 10% de surface supplémentaire au lieu. « À travers cet agrandissement et cette nouvelle attraction, nous souhaitons faire venir 200 000 visiteurs de plus que les 1,6 million de visiteurs de l’an dernier, et ce d’ici l’automne prochain », avance Arnaud Bouthéon. Une expansion qui donne désormais une place assurée au Parc Astérix dans la cour des grands au niveau européen.