Mozilla, le NYT et le Washington Post s'associent pour développer une plateforme de commentaires
A terme, cette plateforme open source de nouvelle génération pourrait être proposée à d'autres médias, qui contourneraient ainsi gratuitement les logiciels brevetés tout en gardant le contrôle et la propriété des données collectées.
Je m'abonneGrâce aux 3,89 millions de dollars versés en juin dernier par la fondation Knight, qui finance l'innovation dans le journalisme, deux grands prestigieux quotidiens américains, le Washington Post et le New York Times, ont annoncé cet été qu'ils s'associaient au moteur de recherche Mozilla pour développer une nouvelle plateforme afin de mieux gérer les commentaires de leurs lecteurs en ligne. "Elle permettra aux lecteurs en ligne de collaborer davantage à la couverture de l'actualité et (...) d'aider les entreprises de presse à mieux gérer les commentaires et les contributions ", se sont exprimés les acteurs dans un communiqué commun.
La plateforme répond à un double objectif : faire monter en qualité les contributions, et en puissance la collaboration entre la rédaction et ses lecteurs-experts. Pauvreté des contributions, insultes, racisme... Les espaces participatifs des grands journaux ressemblent davantage à un défouloir qu'à un espace d'information et de dialogue constructif. "Poster un commentaire anonyme n'est pas le bonne voie pour maintenir la qualité journalistique des publications", a déclaré Alberto Ibargüe, directeur général de la fondation Knight. Les lecteurs participatifs seront valorisés avec plus d'outils mis à leur disposition et responsabilisés dans la gestion de leurs contributions en ligne. Les éditeurs souhaitent leur offrir, non plus seulement un espace de commentaires mais d'édition : les lecteurs pourront publier des photos ou des liens.
Un sujet que leMonde.fr a, pour sa part, pris à bras le corps en lançant, en mars dernier, "Les fils de discussion", un nouvel espace de débats visant à faire monter en gamme les débats. Reposant sur une technologie innovante, ces "fils de discussion" sont animés par des social media editors et journalistes spécialisés qui sélectionnent les contributions les plus pertinentes (lire l'article d'emarketing.fr ici).
À l'ère de l'UGC (User Generated Content), le New York Times et le Washington Post comptent bien, d'autre part, s'appuyer sur ce nouveau type de plateforme pour développer la collaboration entre les journalistes et les lecteurs. Les informations issues de la plateforme viendront nourrir la rédaction et ouvrir la voie à de futurs formats éditoriaux hybrides entre contributeurs et journalistes.
La plateforme conçue par Mozilla, dont le développement courra sur ces deux prochaines années, pourrait être utilisée par la suite par d'autres médias comme une option alternative aux logiciels brevetés... et payants. Autre, et non négligeable, avantage : les éditeurs seront propriétaires des données produites.