[#Marketinga20ans] Guillaume Benech: "Informer avec la réalité augmentée"
Exit la presse écrite traditionnelle, l'avenir du média est résolument lié à la technologie avec des articles augmentables et partageables.
Je m'abonneLa presse. Lire ces deux mots semble soudainement étrange, sombre, presque vétuste. La presse... Un univers que l'on imagine plein d'argent, aux manettes des politiques et, bien évidemment, sans avenir. En 20 ans, les ventes de journaux ont, en moyenne, baissé de moitié. Un quotidien local tiré à 100000 exemplaires il y a une quinzaine d'années est aujourd'hui imprimé à 45000... Un véritable choc économique et social pour ces médias. Les plans sociaux s'enchaînent, les contrats non renouvelés des journalistes se multiplient, les imprimeries indépendantes qui ne se modernisent pas meurent, les ventes fléchissent, le lectorat vieillit... sans parler de la presse gratuite, qui séduit de plus en plus.
La cause? L'arrivée soudaine du numérique et la stratégie que les médias traditionnels ont voulu mettre en oeuvre. Car il y a quelques années, tous les grands quotidiens et hebdomadaires se sont lancé un nouveau défi: révolutionner l'information. Voilà comment sont apparus les sites d'actualités, les flux en continu, les applications mobiles, les fameuses push notifications qui donnent la couleur des infos en temps réel...
Le règne du temps réel
La presse a changé. L'information est différente, elle devient immédiate. Rares sont les reportages ou les grands formats publiés dans les quotidiens aujourd'hui: les lecteurs ne sont plus intéressés par de longs articles. Ils veulent des réponses, rapides, simples, ils n'ont plus le temps de flâner devant 30 pages au format tabloïd. Prendre un café en lisant le journal, c'est dépassé.
Le numérique a brisé ces moments d'information pour les remplacer par des instants de travail et de discussion. Quid de l'actualité? Elle est diffusée sur un smartphone. Et par des technologies nouvelles.
Nous avons tous suivi le phénomène PokémonGo. Imaginons que ce principe soit réutilisable, mais cette fois-ci pour l'actualité. Informer avec la réalité augmentée, via les technologies développées par la startup SnapPress, par exemple, afin de permettre une continuité de la presse, différente, mais toujours présente. Une couverture de journal ou de magazine scannée donne accès à un résumé de l'actualité.
Un concept qui est d'ailleurs utilisé afin de rendre le papier digital. Car le papier peut coexister avec le numérique. Les articles publiés ne doivent pas nécessairement être diffusés sur la Toile ni dans le flux d'une app dédiée! Ils doivent être accessibles, augmentables, partageables par le biais de la réalité augmentée (c'est d'ailleurs le cas du magazine Marketing Spécial 20 ans, relié au site emarketing.fr et riche en contenus additionnels en vidéo, NDLR). Voilà le journalisme de demain.
La société change d'année en année, la technologie se renouvelle chaque mois, la télévision invente de nouveaux formats, YouTube est devenu l'un des principaux moyens de communiquer, la radio garde ses fidèles, les réseaux sociaux jouent un rôle énorme. Et le seul média qui demeure anachronique est la presse écrite. Pourquoi ne pas casser ces barrières? Pourquoi demeurer en arrière? C'est ensemble que nous imaginerons la presse de demain, une presse jeune, une presse nouvelle, une presse print et digitale.
Président-fondateur de "L'Petit Mardi Éditions", bimestriel culturel francophone entièrement rédigé par des adolescents, tiré à 15000 exemplaires et diffusé dans 500 points de vente, Guillaume Bénech, 16 ans, lycéen, est également chroniqueur au "Grand Journal" de Canal +. Il vient de publier son troisième roman, "William Clarck" (éditions Michel Lafon).
Pour aller plus loin:
Diffusion de la presse: le papier baisse mais le numérique demeure dynamique