Kickstarter débarque en France
La plateforme américaine de financement participatif lance aujourd'hui sa version française. Une arrivée qui n'inquiète pas ses concurrents français.
La plateforme de crowdfunding Kickstarter propose depuis mercredi 27 mai une version française. Rattachée au site global, elle permet désormais aux entrepreneurs, start-up et artistes français de développer leurs activités en faisant appel aux dons des autres utilisateurs.
Créée en 2009, la plateforme de financement participatif Kickstarter permet à des personnes de mettre en ligne leur projet, de fixer une somme pour le mener à bien et un délai pour la durée de collecte de fonds. Kickstarter se rémunère en touchant 5% des sommes collectées sur chaque projet mené à terme.
Jusqu'à présent, les internautes français devaient se faire domicilier aux Etats-Unis ou passer par des entreprises américaines pour porter leur projet, pour utiliser la plateforme. Désormais, la version française leur permet d'utiliser leurs propres coordonnées bancaires : "Les créateurs installés en France auront donc la possibilité de lever des fonds en euros via Kickstarter et en utilisant leurs coordonnées bancaires locales", a déclaré l'entreprise américaine.
Les concurrents français pas inquiets
L'arrivée du géant Kickstarter en France (qui a levé plus de 1,7 milliard de dollars depuis sa création) devrait faire de l'ombre à ses concurrents français Kisskissbankbank, Ulule ou encore MyMajorCompany, les deux premiers ayant chacun récolté 15 et 13 millions d'euros en 2014. "Kickstarter va forcément nous faire de la concurrence, a avoué au Monde Arnaud Burgot, directeur général d'Ulule. Mais ce n'est pas un eldorado. Aux Pays-Bas seulement 10% des projets sont financés, ce qui fait 90% de mécontents. Il ne faut pas oublier qu'une campagne de crowdfunding ne s'improvise pas et que la réussite vient de la qualité du dossier. Or Kickstarter ne filtre pas les candidats et ne fait pas d'accompagnement, contrairement à nous".
Pour d'autres, l'arrivée de Kickstarter est la preuve de la forte vitalité actuelle du secteur, qui a doublé en 2014, comme l'a expliqué au Monde Vincent Ricordeau, PDG de Kisskissbankbank : "Il faut voir le bon côté des choses, cela va donner un nouveau coup de projecteur à la finance participative". Même si la puissance du géant américain du crowdfunding risque de faire disparaître de nombreux petits acteurs du marché. Car les marges y restent faibles : il faut lever 10 à 15 millions d'euros par an minimum pour viser l'équilibre, selon le patron de Kisskissbankbank.
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En attendant, Kickstarter compte bien poursuivre son développement à l'international. Déjà présent dans 11 pays, il prévoit déjà de se lancer dans les pays d'Europe du Sud dans les prochains mois.
Sources : Le Monde et Presse-Citron
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