Japon: le monde marchand mis à mal par le séisme
Comment mieux se préparer à un séisme et à un tsunami de l'ampleur de ceux du 11 mars dernier ? Les Japonais meurtris ne savent plus, doutent, cherchent peut-être ailleurs l'idée qui fait tilt. Le drame national vécu le mois dernier a ravagé des usines, mis mal les circuits de distribution, interrompu les transports et abouti à une situation commerciale inédite, se traduisant par une pénurie d'eau minérale, de papier toilette, de nouilles instantanées et autres produits jugés de première nécessité.
Pendant plus de trois semaines, les milliers de supérettes ouvertes 24 heures sur 24 étaient à moitié vide dans la capitale, dévalisées et plus approvisionnées, du jamais vu pour ces petites surfaces multiservices pourtant considérées comme des modèles, qui fonctionnent sans stock en arrière-boutique, en flux tendu. Quant à celles des zones ravagées du nord-est de l'archipel, elles sont fermées, une situation sans précédent.
Toute l'activité économique reste perturbée depuis la catastrophe, les entreprises s'abstenant de faire des annonces commerciales. Les magasins baissent la lumière et réduisent leurs horaires d'ouverture parce que les clients sont plus rares et pour faire des économies d'électricité, puisqu'une douzaine de réacteurs nucléaires ont été stoppés net, dont au moins la moitié ne redémarreront pas.
Le monde publicitaire est aussi fortement touché. Les panneaux lumineux et écrans géants qui déroulaient des messages promotionnels en continu sont éteints. Dans les wagons des trains et métros, les nombreux emplacements sont encore un mois plus tard blancs, libres. Les clients se privent de consommer, manifestation de deuil mêlé d'angoisse pour l'avenir, tandis que les annonceurs ne veulent pas apparaître irrespectueux. Tout le monde sait pourtant ici que le meilleur moyen d'aider le Japon consisterait au contraire à continuer de faire fonctionner le secteur marchand, comme avant. Mais qui le peut vraiment?
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