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"Canal pâtit d'une mauvaise communication" Yannick Bolloré

Invité d'un déjeuner de l'Association des Journalistes Médias, Yannick Bolloré a répondu sans langue de bois aux questions sur le duopole du marché de la publicité digitale, le rapprochement Vivendi-Havas mais surtout sur les différentes affaires qui entachent l'image du groupe Canal+.

Publié par Mégane Gensous le | Mis à jour le
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'Canal pâtit d'une mauvaise communication' Yannick Bolloré

Grève historique des journalistes de feu I-Télé fin 2016, "dérapage" homophobe en direct de Cyril Hanouna qui a valu à C8 d'être interdit de publicité durant 3 semaines le mois dernier ou encore plus récemment l'assignation en justice par 4 sociétés de droits d'auteur : Yannick Bolloré, PDG du groupe Havas, qui s'est récemment rapproché de Vivendi, était invité ce 18 juillet par l'Association des Journalistes Médias pour donner son point de vue sur le marché, les actualités d'Havas et bien sûr les multiples polémiques qui chahutent le groupe Canal+, propriété de Vivendi. Si le fils de Vincent Bolloré dit se plaire à sa place dans le "géant mondial de la communication, des médias et du divertissement" que son géniteur est en train de bâtir pour le léguer en 2022, il a néanmoins un avis assez tranché sur la gestion de crise du groupe audiovisuel : "Canal+ ne sait pas communiquer !".

Une mauvaise communication derrière le "Canal bashing" ?

À la tête d'un des deux principaux de groupes de communication en France, Yannick Bolloré a plein d'idées à revendre. Et pourtant, BETC Paris, l'une des agences de publicité du groupe, ne gère que la communication produit de Canal+. La communication corporate étant, elle, confiée à l'interne ainsi qu'au cabinet DGM Conseil. Une situation qui ne semble pas convenir au PDG, qui estime qu'il y a une différence entre "le message envoyé par Vincent Bolloré et celui retransmis dans les médias", un problème de communication préjudiciable dans le contexte de crise que traverse Canal+, à laquelle le média Les Jours consacre même un feuilleton qui compte aujourd'hui 67 épisodes.

Parmi les divergences sur la gestion de la communication de crise, Yannick Bolloré aurait par exemple "réagi d'une autre façon à l'affaire Hanouna en lui conseillant de faire une pause, sans pour autant désavouer" l'animateur star de C8 qui a désormais selon lui "une responsabilité face à une popularité qu'il n'a pas vue venir". Concernant l'arrêt du versement des droits d'auteurs, le PDG d'Havas évoque ici une incompréhension : "Canal+ est dans une situation ubuesque car son ambition est de se développer dans la création à travers un projet 'auteurs-friendly' (notamment face à la difficulté actuelle de miser sur les droits télévisés sportifs pour construire l'offre d'abonnement) mais se retrouve accusé de ne pas respecter le travail des auteurs !". Il partage cependant la volonté de la chaîne d'imposer des rabais dans un contexte économique compliqué, puisque "les clients d'Havas nous en demandent tous les jours". Outre d'encourager la direction de Canal+ (le directeur général Maxime Saada ou le président Jean-Christophe Thiery par exemple) à prendre la parole à la place de Vincent Bolloré lui-même, Yannick Bolloré préconise une convergence entre les compétences d'Havas et de la chaîne à péage. Notamment sur la data : "la data d'Havas permettrait de mieux comprendre les attentes des abonnés Canal+ pour les anticiper et ainsi réduire le taux de churn" de la chaîne cryptée qui a perdu plus de 400.000 abonnés en 2016.

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