[Interview] Dominique Servant, 42 ans au service de l'Adetem
Dominique Servant quitte sa fonction de déléguée générale de l'Adetem, qu'elle avait intégrée en 1974. Portrait d'une passionnée, qui a contribué au rayonnement de l'association et à son développement.
Je m'abonneDominique Servant a cédé sa place de déléguée générale à Catherine Bougeois le 1er juin 2016
- Vous avez oeuvré pour l'Adetem durant 41 ans et 8 mois. Pouvez-vous m'indiquer les étapes importantes de votre parcours au sein de cette organisation?
J'ai intégré l'association à 20 ans, en 1974, à ma sortie de khâgne, comme documentaliste, pour une mission de six mois... qui s'est finalement un peu prolongée ! J'ai découvert le marketing au travers de ce poste, que j'ai occupé durant plusieurs années. J'ai ensuite intégré la Revue française du marketing, première revue en langue française dédiée au marketing, de style académique, à laquelle j'ai collaboré jusqu'en 1996. En parallèle, j'ai suivi deux années de formation au secrétariat de rédaction au CFPJ (Centre de formation et de perfectionnement des journalistes). Mais mon travail ne se limitait pas à la rédaction et englobait, comme c'est souvent le cas dans les structures associatives, des actions de communication et d'événementiel. Enfin, en 1996, j'ai été nommée déléguée générale de l'Adetem et le suis demeurée jusqu'à cette année.
- Quelles actions avez-vous menées tout au long de votre carrière pour contribuer à diffuser des connaissances et bonnes pratiques marketing au sein des entreprises?
Il s'agit avant tout d'un travail d'équipe. En effet, l'Adetem a la particularité d'être composée d'une gouvernance bénévole à deux têtes, en lien avec la déléguée générale, et soutenue par une équipe permanente, un bureau, un conseil d'administration et des responsables des clubs (20 à Paris, cinq en régions), bénévoles et très impliqués. Mon rôle était avant tout celui d'un chef d'orchestre et d'une animatrice, je n'imposais pas les actions à mener. Mon équipe et moi-même avons mené une veille permanente afin de faire évoluer la structure en tenant compte de l'évolution du marché.
Nous avons renforcé et développé des structures fortes et pérennes (clubs d'échanges professionnels, manifestations, revues). En 1996, nous sommes parvenus à changer le modèle économique de l'association, qui dépendait, pour son activité de formation permanente, de subventions publiques et rencontrait des difficultés de financement. Les revenus de l'association proviennent maintenant des manifestations qu'elle organise, de ses publications et, bien sûr, des adhesions et des partenariats.
Le dernier projet que j'ai contribué à mettre en place concerne le Club Entertainement, qui sera lancé en septembre.
- Quelle est votre plus belle réussite? Quel est le combat le plus difficile que vous ayez eu à mener ou dont vous ne tirez pas entière satisfaction?
Ma plus grande réussite (mais il s'agit d'une oeuvre commune) est d'avoir contribué à l'image de professionnalisme et de compétence de l'Adetem. L'association est reconnue comme un réseau qui apporte contenu et expérience. Parmi les combats qui n'ont pas encore abouti, je citerais la reconnaissance de l'efficacité de l'Adetem dans un écosystème plus large que celui du marketing. Il nous appartient encore de démontrer, notamment dans les PME, que le marketing est le futur de l'entreprise : Catherine Bougeois, qui est maintenant Déléguée Générale de l'Adetem a devant elle de superbes projets et défis, et je sais que, avec l'équipe, elle saura les relever avec enthousiasme et ambition.
Par ailleurs, nous ne sommes pas encore parvenus à ce que les médias grand public cessent de parler du marketing de façon négative et promeuvent le marketing responsable.
- Quels autres projets vous ont tenu ou vous tiennent toujours à coeur, en dehors de l'Adetem ?
Je suis très attachée à la problématique de la place des femmes au sein des entreprises. Je fais d'ailleurs partie de l'association "Femmes et finance". L'international est également un domaine qui me passionne. J'ai ainsi représenté l'Adetem à l'étranger, via Esomar (dont l'Adetem est membre) et l'EMC (European marketing confederation).
Pour aller plus loin:
Catherine Bougeois, déléguée générale de l'Adetem