Comment Pierre & Vacances se forme et déploie des séjours plus responsables
Le groupe Pierre & Vacances - Center Parcs s'engage à réduire son empreinte écologique, conscient de l'impact du tourisme. Retour sur les initiatives mises en place dans les établissements.
Je m'abonneSe former pour se transformer ? De plus en plus d'entreprises ont compris qu'elles ont à se remettre en question. Leurs activités ont un fort impact et elles ont conscience
qu'il faut limiter leur empreinte écologique, s'adapter, voire transformer leur modèle et leur offre. Or pour y arriver encore faut-il embarquer les collaborateurs et les sensibiliser aux enjeux climatiques.
C'est le cas du groupe Pierre & Vacances - Center Parcs, qui a choisi d'inciter ses salariés à suivre les vidéos conçues par Axa Climate pour qu'ils parviennent à mieux "déchiffrer les enjeux liés au changement climatique". Amélie Anton, cheffe de produit hébergement au service marketing, a suivi la formation en ligne l'an dernier. "Ce type d'initiatives permet de mieux comprendre le contexte environnemental", valide-t-elle. Réchauffement climatique, disparition des espèces... Les événements s'enchaînent, et les entreprises ont un rôle à jouer dans la mobilisation générale en vue de limiter l'empreinte écologique globale et de réduire la pression sur les ressources naturelles...
Amélie Anton s'en rend bien compte, chaque métier peut y parvenir à son niveau, y compris le marketing, invité à "changer ses habitudes", dit-elle. Dans les modules d'Axa Climate, ajoute Amélie Anton, il y a un "focus pour chaque métier afin d'aider les équipes à se transformer".
Elle et les siens ont également suivi un atelier MyCO2, de Carbone 4 (co-créé par Jean-Marc Jancovici) visant à analyser ce que les entreprises consomment et émettent au quotidien. "C'est instructif, dit-elle, on a pu se rendre compte dans quel domaine il est possible de progresser..." Pour Pierre & Vacances, 70 % des émissions carbone sont liés au déplacement des vacanciers. En l'occurrence, "la majorité des personnes se rendent à leur lieu de vacances en voiture. Or, il s'avère qu'une grande partie des établissements se trouvent dans des zones touristiques plus ou moins accessibles en transport en commun, que ce soit à Deauville, près des plages du Débarquement, dans le Sud-Est ou au plus près des châteaux de la Loire".
Mobilité douce
Alors il convient de promouvoir les options les plus décarbonées. "Pour les vacances de la Toussaint en 2023, par exemple, on a mis en place un partenariat éphémère avec la SNCF : en cas d'achat d'un séjour, on pouvait obtenir un remboursement de 15 % sur le prix d'un billet de train." Et puis, sur place les équipes invitent les vacanciers à laisser leur voiture garée. "En plus c'est ce qu'ils souhaitent", sourit la cheffe de produit. Cap sur la mobilité douce, en été: "On propose de la location de vélo ainsi que des itinéraires de promenades pour que les personnes découvrent le territoire autrement..." Par exemple, la faune et la flore locale.
En outre, Pierre & Vacances vise à promouvoir des séjours "du dimanche au dimanche", et non du samedi au samedi (sur le site, c'est visible). "Manière, explique Amélie Anton, d'éviter les bouchons et d'arriver en vacances peut-être moins stressés et en ayant moins consommé de carburant."
"Table entièrement réparable"
Il y a les déplacements, et puis "l'expérience" sur place : au sein des établissements, les équipes cherchent à réduire l'usage du plastique à usage unique, notamment les petits flacons de gel douche, traditionnellement laissés dans les salles de bains. "Cela se généralise partout. Petit à petit, ils sont remplacés par des savons solides pour le corps et les cheveux." L'idée, toujours : "Sortir de ses habitudes, tester et, pourquoi pas, adopter de nouveaux comportements pour la rentrée..." Par exemple, il est possible de valoriser les déchets organiques : des bennes sont mises à disposition dans plusieurs résidences pour éviter de les jeter dans les ordures ménagères.
Et puis, une fois qu'on est bien propres, puis rassasiés, on pourra bientôt... profiter d'un mobilier de plus en plus responsable. C'est en tout cas le but du jeu. Amélie Anton raconte qu'au départ le groupe, en fonction du "budget", pouvait avoir l'habitude de changer régulièrement les meubles dans les logements. Parce qu'ils ont vécu, car ils ne sont plus "à la mode"... Mais, dorénavant, il s'agit de "faire attention". Et de s'interroger. Faut-il vraiment jeter telle ou telle table, ne peut-elle pas être réparée, retapée ? "Typiquement, nous sommes en train de concevoir, avec l'équipe design, une table écoconçue de A à Z, avec une majorité de matières upcyclées. Elle sera réparable, modifiable, séparable. On pourra remplacer des parties abîmées."
C'est une première, et cela pourrait donner quelques idées à Pierre & Vacances pour équiper les établissements... "Nous pourrions tirer le fil, et déployer l'opération par exemple sur une table basse ou un équipement extérieur, à voir..."