Bio c'Bon veut se positionner comme "point relais de quartier"

Dans ces petites surfaces, on y entre pour remplir son panier, mais pas seulement. Les employés des magasins peuvent recharger une gourde d'eau fraîche. Ces derniers mettent à disposition gratuitement des jeux à l'instar du Mölkky, des outils de bricolage comme la perceuse, des ustensiles de cuisine tels que le wok ou la machine à raclette. Un dispositif amené à satisfaire les personnes qui ne veulent pas forcément acheter et posséder tel ou tel bien, mais plutôt privilégier l'économie de la fonctionnalité. Les clients peuvent également laisser leurs plantes au Bio c'Bon du quartier durant leur absence, leur congé par exemple. Les employés se chargeront d'arroser les fleurs en suivant les consignes des propriétaires.

"Nous souhaitons clairement être identifiés comme un point relais dans le quartier, tel un commerce de proximité engagé", précise Benoît Soury, directeur proximité de Carrefour France et du Bio pour le groupe, l'entité ayant racheté l'enseigne en 2020, à la suite de son dépôt de bilan. Celui-ci ajoute que l'enseigne Bio c'Bon, forte de ses 80 points de vente (dont une soixantaine se situe en région parisienne) désire véritablement "encourager la vie de quartier, voire créer des liens entre les différents acteurs et commerçants". Dans ces petites surfaces au coeur des centres-villes, "les artisans et les responsables de boutiques peuvent par exemple y laisser des petites annonces, épingler leur adresse", se faire ainsi mieux connaître dans les environs.

"Des moments d'échange"

Pas d'approche top-down, assure, néanmoins, Benoît Soury. "L'opération, dit-il, n'est pas une idée marketing qui serait venue de la direction. Elle a été au contraire imaginée et déployée par les responsables des points de vente." C'est une initiative qui se construit petit à petit, qui évolue en fonction des demandes des clients, dont certains espéraient ce type de mesures, selon Bio c'Bon.

L'idée, c'est que les objets laissés à disposition (pour une durée de 24 heures) soient disponibles chaque semaine, peu importe les saisons. "Nous voulons vraiment créer des moments d'échange à chaque instant", glisse le directeur. Pour l'heure, une dizaine de fidèles par magasin en profitent chaque mois, d'après Benoît Soury. L'objectif ? Que ce chiffre progresse au fil des mois. Sans qu'il n'y ait pour autant, assure-t-on du côté de Carrefour, d'objectif concret et chiffré.

La promotion assurée par les magasins

Aussi, à ce stade, "le groupe n'a pas déployé de plan de communication démesuré". En somme il s'agit d'informer sur l'initiative - sans en faire trois tonnes - tant sur les réseaux sociaux que sur le site de l'enseigne spécialisée en produits bio. Les journalistes, dont l'auteur de ces lignes, ont également reçu des communiqués de presse au sujet de l'opération ces derniers temps.

De façon plus générale, les clients prennent connaissance du dispositif au sein même de leur magasin. "Cela leur parvient progressivement quand ils font leurs courses, par le bouche-à-oreille. Les magasins font vraiment la promotion du dispositif eux-mêmes."