The Good Goods veut hacker (légalement) Shein
Le média spécialisé dans la mode éthique The Good Goods a lancé un appel à hacker (légalement) le site de la marque d'ultra fast fashion Shein. L'action sera menée le 20 décembre entre 17 heures et 22 heures et a pour objectif de faire perdre de l'argent à la marque à l'aide de simples clics.
Depuis son entrée dans l'écosystème de la fast fashion, Shein fait débat. Entre son impact environnemental jugé catastrophique et les soupçons de production de vêtements dans des camps de travail forcé, les personnes militant pour une mode éthique ne cessent d'alerter sur les dérives de l'entreprise.
C'est notamment le cas du média spécialisé dans la mode éthique The Good Goods, qui a lancé ce mois-ci un appel à hacker (légalement) Shein mercredi 20 décembre de 17 heures à 22 heures. L'idée du site d'information français est d'utiliser les "propres outils digitaux de la marque", pour lui faire perdre de l'argent. En effet, la marque d'ultra fast fashion paye d'importantes sommes à Google pour assurer son bon référencement, en achetant des mots-clés comme "Linge de maison", "Tenue de soirée à paillettes", "Chemise pour homme"... À chaque clic sur ces liens sponsorisés, Shein débourse de quelques centimes à plusieurs euros selon la rareté du mot-clé. Une stratégie rentable à condition qu'un certain ratio de clic se convertisse en ventes.
Le média explique que pour 100 personnes cliquant sur un lien ayant un CPC (coût d'acquisition par clic) de 0,25 euro, Shein paye 25 euros au moteur de recherche, qu'il doit rentabiliser en vendant au moins 25 euros de produits à ces 100 personnes. Un chiffre facile à atteindre en temps normal. La proposition de The Good Goods est donc de cliquer sur ces liens sans relâche, mais surtout sans rien acheter.
Si le rendez-vous de hack légal atteint son objectif de participation (500 000 personnes), à raison de 10 clics par personne, en imaginant un CPC de 0,25 euro, cela représente 1 250 000 euros dans la poche du moteur de recherche et autant d'argent perdu par Shein.
Alerter sur les dérives de l'ultra fast fashion
Au-delà de ce happening, The Good Goods partage dans son appel au hack la pétition lancée en avril 2023 demandant l'interdiction de Shein, déjà signée par 265 125 personnes. Dans son article, Victoire Satto, fondatrice et CEO du média, explique que cette opération, si elle ne ruinera sûrement pas la marque, a pour but de susciter une nouvelle vague d'indignation envers le modèle de l'ultra fast fashion et ainsi de "relancer la pétition et l'appel au gouvernement pour une action concrète et rapidement entreprise."
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