L'hôtel Ibis Paris Tour Montparnasse dévoile sa démarche anti-gaspillage
En septembre 2023, l'hôtel Ibis Paris Tour Montparnasse a signé un partenariat avec l'association Hôtels solidaires. Les équipes lui donnent désormais chaque semaine ce qu'il reste du buffet du petit-déjeuner ainsi que d'autres produits inutilisés. Une démarche antigaspi utile pour un public précaire.
Non loin de la Tour Montparnasse, l'hôtel Ibis sert une soixantaine de petits-déjeuners chaque jour. L'établissement aux 45 chambres propose un buffet tous les matins, et "il est très difficile d'éviter les pertes", explique Soizic Rousseau, la directrice. Souvent, il reste quelques viennoiseries sur la table, qui ne pourront plus être servies le lendemain. L'hôtel accueille plutôt une clientèle professionnelle, et celle-ci, observe-t-elle, consomme en général "un peu moins que les touristes". Selon ses calculs, l'hôtel perd ainsi "entre 5 et 6 euros par jour en moyenne de marchandises".
Or, depuis septembre dernier, elle et ses équipes n'ont plus à en jeter, des viennoiseries. Elle le raconte aux clients à leur arrivée. Tous les jeudis, l'association des Hôtels solidaires, récupère les mets non consommés pour les donner le jour même à des personnes dans le besoin, via un réseau d'acteurs de la solidarité, tels que les accueils de jour, les centres d'urgence ou encore les foyers.
Carton de pains au chocolat à donner
La structure accompagne - en échange d'une adhésion annuelle déductible d'impôt à 66 % - une soixantaine d'établissements en région parisienne ainsi qu'à Rennes dans leur démarche zéro déchet, eux qui n'auraient pas forcément le temps d'offrir une seconde vie à leurs produits non consommés ou inutilisés. "L'an dernier, l'association Les Hôtels solidaires, explique la directrice Karine Sadaka, sa directrice, a récupéré de ses partenaires 15 000 produits alimentaires secs, à l'instar des pains au chocolat ou des barres de céréales, mais aussi 65 000 produits d'hygiène et 15 tonnes de mobiliers de literie en tout."
Soit une goutte d'eau si l'on observe le paysage : Paris compte à elle seule 1 700 hôtels appartenant à des groupes ou indépendants. Sachant, par ailleurs, qu'il y a du mieux depuis la pandémie : "Des efforts sont fournis par les responsables", observe Karine Sadaka, dont l'association regroupe 5 salariés et une soixantaine de bénévoles actifs.
Du gel douche, et des sommiers encore en bon état
En tout cas, l'Ibis proche de la Tour Montparnasse, inscrit dans une démarche de labellisation Clef verte, refuse de "benner" inutilement. Notamment les fonds de gel douche dans les salles de bains, utilisées par les clients. Ce qui reste dans les contenants est reversé dans des grands bidons, qui sont régulièrement transmis à la structure Les Hôtels solidaires. Mais cela ne s'arrête pas là. Typiquement, Soizic Rousseau et ses équipes viennent de changer les rideaux de certaines chambres. Le tissu remplacé a été laissé à l'association solidaire. Celle-ci a créé à Paris un atelier de couture pour revaloriser ce type de matière, comme les draps troués, voire tachetés.
L'établissement tente de jeter le moins possible. Au sein du groupe Accor, les lits sont à remplacer « tous les sept ans ». Ainsi, sous peu, l'Ibis pourrait mettre à disposition des sommiers et des matelas encore en état correct. En ce qui concerne les serviettes et les draps, l'établissement a noué un partenariat avec le groupe de blanchisserie Sdez, qui lui propose un service de location des biens. "Quand la matière est abîmée, précise Soizic Rousseau, elle est transformée en chiffon par exemple." Tout reste utile.
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