« Nous inventons quelque chose de nouveau, le don à trois », Frédéric Mazzella ('Dift')

Présentez-nous Dift ?

Frédéric Mazzella : L'entreprise existe depuis deux ans et a financé plus d'une centaine d'associations en leur versant plus de 10 millions d'euros. Notre modèle s'appuie sur le côté universel du cadeau. Dift est un cadeau d'un nouveau genre, que tout le monde peut l'utiliser. Parmi nos clients nous avons des cabinets de conseils comme des grandes entreprises. Accor, FDJ, BNP, Renault, AXA depuis peu, sont des grosses entreprises avec lesquelles nous avons développé des programmes. Nous inventons quelque chose de nouveau, le don à trois ! Dans le don à trois, on sépare le paiement du choix de l'attribution. Dift, c'est la contraction de « don et gift » . L'argent est transféré vers l'association qui a été choisie par le récipiendaire du cadeau. La difficulté en tant que start-up, et cela me passionne, c'est qu'il faut qu'on choisisse les cas d'usage. Et sur nos 300 clients, nous avons recensé au moins 7 cas d'usage.

Peut-on donner justement quelques-uns de ces cas d'usage ?

La FDJ a fait un jeu qui s'appelle Mission Nature, et le principe est assez simple. Une partie du prix du ticket est reversée à des projets de préservation de la biodiversité. Quand on achète un ticket, on contribue à une grande cagnotte pour reverser l'argent sur ces projets-là. Donc c'est un vaste programme de sensibilisation et de financement. C'est nous qui faisons la plateforme qui est conçue par Dift. Voilà un exemple de projet. Un autre que l'on peut citer est la collaboration avec le programme Accor Live Limitless. Il y a plus de 70 millions de membres dans le programme de fidélité d'Accor et grâce à Dift, ils peuvent transformer leurs points de fidélité en dons à des associations.

Quels sont les avantages à offrir des Dift?

Grâce à notre plateforme, quand on se mobilise nombreux et avec des moyens, on commence à avoir de l'impact. Individuellement, on peut se dire que 5, 10 ou 20 euros, ce n'est pas ça qui va changer la donne. Sauf que multiplié par le nombre de gens capables de donner, on peut arriver à des sommes importantes. Là est tout l'esprit de ce que l'on met en place. Les Dift de Noël peuvent remplacer les cadeaux d'affaires type goodies ! Cela a beaucoup de sens car il s'agit d'un cadeau émotionnel, totalement écologique. C'est de l'argent qui va être transformé directement en actions concrètes sur le terrain. De plus l'expérience est très interactive car à chaque fois que quelqu'un reçoit un « dift », il va laisser un commentaire en disant « Merci, grâce à toi, j'ai pu soutenir tel projet »... Les causes des associations sont nombreuses. Enlever du plastique dans les océans, ramener du bonheur dans les hôpitaux pour enfants... Évidemment, toutes ces associations s'attaquent à des problèmes réels et souvent assez dramatiques. Plutôt que de ne pas regarder les problèmes ou les ignorer, nous mettons en avant la mobilisation des équipes pour les résoudre et leur besoin de financement.

Comment sélectionnez-vous les associations du programme Dift ?

Nous avons six critères de sélection, comme la stabilité financière, la gouvernance, les valeurs, la transparence et le suivi des projets, qui reste très important ! Quand on donne de l'argent à une association, on doit être sûr que cet argent a bien servi. On demande aux associations des suivis de leur KPI d'impact, etc. Nos critères, nous les avons établis avec l'Institut IDEAS, l'institut des experts-comptables. C'est une action "pro bono" des experts-comptables qui évaluent la manière dont on peut estimer le sérieux d'une association... Notre plateforme, non seulement permet de financer les projets, mais elle permet aussi de suivre leur avancée. Parce que quand quelqu'un a envoyé un Dift par exemple d'une valeur de 20 ou 50 euros à une association, il va recevoir des nouvelles tous les 2 à 3 mois...