Pourquoi faut-il démocratiser la data ?

Démocratiser la data ? "L'expression est récemment apparue dans plusieurs briefs d'appel d'offres", note Raphaël Fétique, co-fondateur de Converteo, à l'occasion, le 8 décembre, du premier Data Breakfast du cabinet de conseils spécialisé dans le digital et le cross-canal. L'idée de la démocratisation est simple : ne plus cantonner les données aux services IT et Marketing/Web Anaytics, mais bien les partager à l'ensemble des entités de l'entreprise. Car, la data est l'affaire de tous. La pratique se révèle quant à elle plus complexe : évangélisation, formation et accompagnement en représentent souvent les passages obligés.

Des architectures scalables permettant de stocker toutes les #data #DataBreakfast2016 pic.twitter.com/661v6vwV4a

- Corinne Narbaïts (@Corinne_NJ) 8 décembre 2016

L'entreprise Voyages-Sncf.com a sauté le pas de la démocratisation des données avec la mise en oeuvre du bien nommé projet "data democratizor". "La démocratisation de la data, tant pour la collecte, le traitement que l'accès aux données, a démarré en raison de la frustration des équipes de Voyages-Sncf demandeuses de chiffres, témoigne Matthieu Ruault, directeur solutions marketing digital & smart data de Voyages-Sncf.com, et intervenant du Data Breakfast. Le marketing recevait beaucoup de demandes, mais manquait de réactivité pour y répondre rapidement." D'où l'idée de travailler en suivant la méthode agile. "La démocratisation s'est révélée le meilleur moyen d'être plus agile collectivement, en offrant à chacun les moyens de pouvoir utiliser la donnée dans leur quotidien."

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- Tran Isabelle (@TranIsabelle) 8 décembre 2016

Formation, évangélisation et simplification

Le processus de démocratisation a débuté, au sein de Voyages-Sncf.com, par des formations. Ainsi, plus de 100 personnes ont été formées à l'outil Adobe Analytics. "Les formations sont très importantes, elles génèrent des échanges et de l'émulation", poursuit Matthieu Ruault. Autre avantage : l'expression des besoins est davantage ciblée. "Auparavant, lorsque les collaborateurs réalisaient l'expression de leurs besoins, les demandes étaient de tout tracker 'au cas où', explique-t-il. Désormais les métiers savent exactement ce qu'ils veulent analyser."

Outre les formations à l'exploitation de la donnée, le projet data democratizor a consisté à la mise en oeuvre d'un outil simplifiant le tracking. "Pour donner de l'autonomie aux métiers, la formation n'est pas suffisante", précise Damien Bigot, responsable BI Big Data de Voyages-Sncf.com. D'un cycle en 11 étapes, l'outil standardise les besoins en données... en cinq étapes.

L'évangélisation est également de mise au sein de la SNCF. Cela passe, bien sûr, par un Codir data-driven (comprenez : qui base ses décisions sur les chiffres), mais pas seulement. Le désilotage de l'organisation compte : "En tant que responsable BI Big Data, je suis rattaché à la direction IT... et également à la direction marketing, fait part Damien Bigot. Ce double rattachement permet d'insuffler à mes équipes le sens de leur travail. De plus, situées côte à côte, les équipes IT et marketing communiquent entre elles." Equipes co-localisées sur des thématiques, feature teams ou encore task force composent l'organisation.