Et si on vendait la Joconde ?
Dans son livre, Stéphane Distinguin nous propose une mise en abyme pour comprendre l'histoire de l'art, de son marché, son économie et l'évolution de ses pratiques. Il s'avère être aussi un plaidoyer pour sauver la culture durement touchée en cette période de pandémie et faire de l'industrie créative le coeur de la relance économique française.
Je m'abonneDans son livre "Et si on vendait la Joconde", Stéphane Distinguin, fondateur et CEO de Fabernovel, nous propose un voyage enthousiaste et érudit de la Florence de Médicis au San Francisco des startups, de la technique du sfumato à la blockchain, de Charlemagne à Dan Brown.
"Et si on vendait la Joconde ? C'est la question que je me suis posée, face au Louvre, au mois d'avril 2020, alors que le monde entier s'était arrêté de respirer et se préparait à connaître une crise économique sans précédent. Publiée dans la presse, ma proposition a été reprise aux quatre coins du globe, parfois sous des airs de scandale. Je venais d'ouvrir la boîte de Pandore. Pourtant, j'étais animé par une seule préoccupation : comment trouver de l'argent pour sauver le monde de la culture et permettre aux artistes de continuer à écrire le futur" explique Stéphane Distinguin. "Rappelons-nous, la culture avait été décrétée comme non essentielle pendant cette crise alors qu'elle est pourtant l'âme de ce pays, sa raison d'être".
Vendre la Joconde... C'est avant tout une provocation bien-fondée pour nourrir un débat nécessaire et apporter des réponses aux besoins de politique culturelle, à court et long termes.
Pour Stéphane Distinguin, le succès de la Corée du Sud vient de son soft power à l'image de ses groupes planétaires comme BTS, de ses succès cinématographiques comme Parasite ou encore Squid Game, de son tissu industriel comme Samsung et son plan d'investissement à 200 milliards de dollars. Il est le fruit de 30 ans "de politique ambitieuse de création culturelle associée à un soutien massif à l'exportation, tant et si bien que son président, Moon Jae-in, a qualifié cette période d'âge d'or culturel".
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"Et si des batailles du cloud, des microprocesseurs, de l'espace, du climat, des biotechnologies, ... celle des industries culturelles et créatives, moins coûteuse, était la clé pour les gagner toutes ? Elle pourrait renverser la vapeur, nourrir les autres secteurs industriels, intégrer les grands défis sociaux et environnementaux et ainsi réconcilier croissance et conscience" propose Stéphane Distinguin. Ce livre est finalement une invitation à la réflexion et à l'action pour que, comme le disait l'auteur de science-fiction William Gibson, le futur qui est déjà là, soit réparti de manière plus équitable.
"Et si on vendait la Joconde ? Plaidoyer pour une relance par l'économie de la création" de Stéphane Distinguin aux éditions JC Lattès. 240 pages, 19 euros papier & 13,99 euros numérique.