VVF Vacances : décryptage d'une intégration CRM
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Il y a trois ans, VVF Vacances héritait d'un nouveau patron, Olivier
Colcombet, et décidait de réviser assez radicalement son offre et son approche
CRM. « En procédant à une nouvelle définition et à un rajeunissement des
produits, nous entrions vraiment dans le circuit concurrentiel », explique
Patrick Métivier, responsable logistique commerciale et marketing direct. La
réorganisation commencera par une rationalisation et une concentration du
centre d'appels. Initialement architecturé en réseau multisite (un call center
pour chacune des cinq grandes régions commerciales), le service clients se
ramassera sur deux plateaux, l'un à Dourdan, l'autre à Lyon, et adoptera un
numéro d'appel unique. Avant de rassembler toute sa production sur le seul site
de Dourdan. Pour aller plus loin dans la rationalisation, VVF Vacances va
ensuite se doter d'une infrastructure technologique adaptée. A l'ACD Lucent
vient se greffer un outil CRM, acheté chez Siebel. Mais avant, il faut nettoyer
la base clients. « Nous avions un gros handicap : notre fichier n'était pas
propre, souligne Patrick Métivier. Nous avions quatre bases de données, trois
bases réservation et une base prospects. » Lorsque VVF Vacances prend enfin la
décision de nettoyer le tout, l'entreprise passe de 2,4 millions à un million
d'adresses.
Déduplication et normalisation systématiques
La société intègre alors des outils de déduplication
et de normalisation (AIMS et Phonetix). A ce stade, toutes les données clients
entrantes, qu'elles transitent par le call center, par Internet, par le SVI,
par Minitel sont enregistrées. Toutes les nuits, le système mouline les
anciennes et les nouvelles informations, déduplique, normalise la base. Il est
désormais possible d'identifier le degré de fidélité du client, d'élaborer des
historiques de consommation et de travailler les segmentations. « Ces
transformations n'ont pas été sans poser de difficultés au niveau du centre
d'appels dans la mesure où il ne s'agissait plus de demander au client ce qu'il
veut avant de savoir qui il est, mais l'inverse », note Patrick Métivier.
Deuxième étape pour VVF Vacances : la gestion des campagnes marketing. Il s'est
agi, fin 2000 début 2001, d'implémenter l'outil de CRM avec les différentes
interfaces et fonctionnalités marketing direct de la société. « Des différentes
solutions CRM qui sont disponibles sur le marché, la solution de Siebel n'est
pas la meilleure en matière de gestion des campagnes marketing, explique
Patrick Métivier. Mais elle présentait un large potentiel d'évolutivité et de
déploiement. Or, nous savions que nous nous orientions vers le long terme. Nous
avons donc opté pour l'évolutivité, quitte à procéder à des interfaçages avec
des outils extérieurs de gestion des campagnes. » Aujourd'hui, un vendeur sur
le centre d'appels peut savoir quand son client a été sollicité par
l'entreprise via mailing, e-mailing ou phoning, quelle offre lui a été
proposée, et quelle réponse lui a été apportée. Il est même possible de
visualiser sur l'écran les mailings ou les scripts des opérations de phoning. «
A partir de là, la démarche de VVF Vacances a été véritablement comprise et
appropriée par les commerciaux du call center, qui ne travaillaient plus en
aveugle, mais en parfaite connaissance du client, souligne le responsable
marketing direct. 2001 aura été pour eux et pour nous une année
d'apprentissage. En 2002, nous allons passer à l'offensive et faire du vrai
CRM. » La troisième étape dans ce processus de rationalisation de la relation
client concernera plus spécifiquement l'intégration de l'outil CRM et de
l'outil de réservation. VVF Vacances étant en train de se doter d'un nouveau
système de réservation. « Ce que nous voulons, c'est une reconnaissance
uniforme du client, quel que soit le canal d'entrée. C'est aujourd'hui le cas
avec le call center et nos sept boutiques. Mais pas encore avec le Web »,
explique Patrick Métivier. Productivité oblige, VVF Vacances va par ailleurs
intégrer sur son call center un outil de CTI (Avaya). « Nous recevons 600 000
appels par an. Si on peut gagner 10 secondes par appel... », avance le
responsable marketing direct.