Le client est un et divisible
Une étude menée par Accenture montre à quel point l'intégration des canaux et médias est loin de prévaloir dans les grandes entreprises américaines et britanniques.
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Durant le dernier trimestre 2001, Accenture a mené une enquête auprès de
responsables marketing de grandes entreprises britanniques et américaines. 175
entretiens téléphoniques ont été menés dans divers secteurs d'activité
(produits de grande consommation, distribution, construction et vente
automobile, services, finance). S'il ne concerne pas précisément les
entreprises françaises, ce focus est intéressant en ce qu'il révèle la
relativement faible intégration des différents canaux et médias des
entreprises. Et, en l'occurrence, rien ne laisse supposer que les choses soient
plus avancées dans l'Hexagone. « Ces conclusions sont sensiblement comparables
à ce que l'on observe auprès des entreprises françaises », confirme Xavier
Gazay, responsable du CRM France et Benelux chez Accenture. 68 % des
entreprises sondées ne sont pas en mesure d'évaluer le retour sur
investissement de leurs actions de marketing. Ce, du fait d'une trop faible
intégration des différents outils impliqués : vente, marketing relationnel,
centres d'appels. 65 % des personnes interrogées affirment avoir du mal à
connecter les diverses données clients recueillies via les différents canaux
(Web, mailings, call centers...). D'autant que, comme le signale Accenture, les
moyens exploités pour contacter la clientèle sont de plus en plus nombreux,
accentuant toujours plus la fragmentation des actions et campagnes de marketing
relationnel. Or, si la dimension "créative" et production de cette multiplicité
est assez bien maîtrisée, la vision unifiée est beaucoup plus précaire côté
dimension analytique des données enregistrées et côté exploitation intégrée des
informations. 67 % des entreprises jugent nécessaire une meilleure intégration
de ces canaux.
C'est l'organisation qui est en question
57 % des responsables interrogés affirment que les
actions marketing ne bénéficient d'aucune coordination avec les services de
l'entreprise susceptibles d'interagir sur la relation client. En outre, bien
souvent, les ressources analytiques sont, au sein de l'entreprise, détachées du
département marketing. La conséquence est inévitable : 66 % des données
relatives aux clients, enregistrées par les entreprises, et qui seraient utiles
à l'optimisation des campagnes de marketing relationnel, ne sont pas
accessibles par ceux qui en auraient besoin. On ne s'étonnera pas, par
ailleurs, que 70 % des entreprises américaines et britanniques approchées par
Accenture aient du mal à capter l'attention de leur cible. Et ce, quels que
soient les canaux utilisés. Ainsi, le taux moyen de retour des mailings
courrier, pour les sociétés de crédit, est passé en huit ans de 2,8 % à 0,6 %.
Dans la téléphonie, le temps moyen de conquête d'un prospect sera passé de 6,8
mois en 1998 à 7,2 mois en 2003. Les compagnies américaines et britanniques
perdent en moyenne 15 à 20 % de leurs clients par an. Un taux qui monte à 40 %
et même 50 % dans les télécoms ou le transport aérien. Cette inaptitude à la
rétention coûterait ainsi chaque année plusieurs dizaines de millions de
dollars aux opérateurs télécoms et jusqu'à 700 millions de dollars aux sociétés
financières.