Keolis et les "centrales de mobilité"
Le premier opérateur privé de transport public en France n'a pas attendu les injonctions de la nouvelle économie pour s'intéresser au multimédia. On ne peut pas encore parler de CRM, mais certainement d'une incursion irréversible du multicontact.
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Keolis est le premier opérateur privé de transport public en France. Le
groupe, qui exploite une soixantaine de réseaux pour le compte de collectivités
locales, a réalisé en 2000 un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros (50 %
en urbain, 25 % en interurbain et 25 % à l'international) et vise 1,5 Md€ pour
2001. Si la clientèle de Keolis est composée d'élus locaux, le groupe gère au
quotidien les déplacements de centaines de milliers de voyageurs. Ce, sur un
marché très concurrentiel. Aujourd'hui, le groupe détient 40 % de parts de
marché, loin devant ses deux principaux compétiteurs et leurs 20 % respectifs.
Mais, tous les six ans, les collectivités relancent les appels d'offres pour
délégation de services publics. « Notre premier concurrent, c'est la voiture.
Il nous faut développer tous les moyens pour inciter le public à utiliser nos
services », souligne Alain Dekokere, directeur marketing du groupe Keolis. Tous
les moyens, c'est-à-dire tous les médias de relation avec la clientèle.
Aujourd'hui, Keolis en utilise un certain nombre, au travers de ses "centrales
de mobilité" : 23 sites un peu partout en France, s'apparentant à des centres
de contacts et intégrant téléphone, Minitel, Internet et bientôt SMS. Le centre
de Brest ayant déjà développé un service de téléchargement de programmes du Web
au PDA. Le site le plus important est celui de Lyon, qui emploie jusqu'à 25
téléconseillers et traite quelque 1 500 à 2 000 contacts téléphoniques et 2 000
contacts web par jour (avec un taux de réponse aux mails de 80 % dans les 48
heures). Le premier rôle de ces centrales de mobilité, qui sont nées il y a
quinze ans autour du téléphone, est informatif : plans et horaires de
circulation. Petit à petit, Keolis a développé des offres à plus forte valeur
ajoutée, comme les "services à la demande", lignes de transport virtuelles que
l'on peut déclencher sur la demande de la clientèle. Si les centrales de
mobilité n'ont pas encore mis en oeuvre au travers de leurs différents médias
des actions de contacts sortants, elles travaillent sur leurs bases clients
afin de proposer des programmes de fidélité et des services attenants. « Nous y
réfléchissons. Le ministère des Transports également. Pour des raisons de
praticité, nous nous dirigeons vers un système plus fédératif que véritablement
centralisé. On peut imaginer un service unique depuis lequel on irait chercher
les informations où elles se trouvent localement. Un peu comme un portail
fédérant une diversité de sites », explique Alain Dekokere.