BMW fait son cinéma en ligne
Depuis leur apparition sur la Toile au cours du printemps 2001, les webfilms BMW n'en finissent plus de faire parler d'eux, sur Internet et ailleurs.
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Il s'agit sans
doute de l'un des cas les plus remarquables de buzz marketing noté à ce jour
sur le Net, qui ne cesse d'être repris par l'ensemble des médias nationaux et
internationaux depuis maintenant plus d'un an. Primés par plusieurs festivals
internationaux de publicité, les webfilms BMW procèdent d'une stratégie affûtée
de communication, qui prend ses racines sur le Web pour aller se propager à la
fois off et on line. L'histoire débute en avril 2001, lorsque la filiale de
BMW située aux Etats-Unis prend la décision, totalement insensée en pleine
débâcle web, d'assurer la promotion de ses véhicules uniquement sur le Net. Le
constructeur allemand compte bien frapper un grand coup auprès de sa cible clé
: des consommateurs qui passent peu de temps devant la télé, mais qui, en
revanche, sont massivement connectés au réseau, où ils vont rechercher, à 85 %,
des informations avant tout achat de véhicule. C'est tout du moins ce que
révèle une étude alors réalisée par la filiale américaine. Il n'en faut pas
plus au constructeur pour enclencher une vaste opération de bouche à oreille on
line avec l'agence Fallon Minneapolis, qui va porter ses fruits bien au-delà de
toutes les espérances. Mais il ne s'agit pas ici de faire dans le viral
"traditionnel". La clientèle visée est haut de gamme, au fait de toutes les
dernières tendances. BMW ne peut pas se contenter de reproduire un mécanisme
déjà utilisé par d'autres pour s'attirer les faveurs de ces conducteurs
privilégiés. Surtout lorsqu'il s'agit de redonner un second souffle à l'image
de la marque, encore perçue par certains comme trop ronflante. Il faut lui
réinjecter d'urgence un fort capital de sympathie. Ce qui ne veut pas dire que
la société va ignorer les cas très connus. Parmi les exemples les plus célèbres
de marketing viral, on trouve des noms tels Budweiser ou Blairwitch. De fait,
les films diffusés sur Internet et l'industrie du cinéma constituent des
terrains très propices à la viralisation. BMW va donc imaginer un procédé
mêlant les deux afin d'assurer la promotion de ses véhicules d'une manière
originale et inédite. C'est ainsi que l'on vit fleurir, au cours du printemps
2001, toute une série d'encarts publicitaires dans la presse américaine
annonçant la sortie de quatre films sur "grand écran" : "Ambush", "Chosen",
"Star" et "The Follow". Les quatre annonces ressemblent à s'y méprendre à
quatre affiches de vrais films. A la réalisation, des noms célèbres sont
mentionnés, tels John Frankenheimer, Ang Lee ou Guy Ritchie. Au casting sont
listées des stars, telles Forrest Whitaker, Madonna ou Mickey Rourke. Sont même
insérées, comme sur toute affiche de cinéma, des citations extraites d'articles
de presse vantant les mérites desdites oeuvres, de US Weekly en passant par le
Time. Excepté que les annonces renvoient toutes au même lien web :
www.bmwfilms.com. Il s'agit en fait de quatre courts-métrages en ligne de six
minutes chacun, mettant en scène un véritable acteur anglais, Clive Owen,
campant les aventures d'un chauffeur professionnel version James Bond. En toute
logique, le comédien est filmé au volant de véhicules BMW. Les films, quant à
eux, ont véritablement été réalisés par John Frankenheimer, Ang Lee et Guy
Ritchie et mettent vraiment en scène Mickey Rourke, Forest Whitaker et Madonna.
Sur son site, BMW va jusqu'au bout du procédé en créant quatre bandes-annonces.
Des commentaires audio des réalisateurs sont également disponibles, ainsi que
des making of et des liens afin de "forwarder" la nouvelle sur la Toile.
Résultat : la presse ne tardera pas à s'intéresser de très près à ce phénomène.
La qualité des oeuvres est indéniable et permet de montrer les véhicules sous
tous leurs angles au milieu de cascades vertigineuses. Apparu sur le Web le 26
avril 2001, le site bmwfilms.com ne tarde pas à attirer les curieux, 214 000
visiteurs uniques sur le premier mois d'exploitation, tandis que les ventes de
BMW bondissent de 32 % sur un an, un mois plus tard. Depuis, le procédé n'en
finit plus de faire du bruit autour de lui. Dans les médias et sur Internet, où
le groupe continue d'entretenir le bouche à oreille avec de nouveaux épisodes,
dont trois sont sortis en septembre dernier, ainsi qu'avec de petits
"interfilms" de deux minutes, permettant de maintenir le suspense entre deux
courts-métrages successifs. Au total, l'opération aurait coûté près de 15
millions de dollars. C'est tout du moins la somme qui circule dans le milieu,
le budget réel investi par BMW Amérique du Nord restant, quant à lui, hautement
secret.