Apollinis : 6,2 millions d'adresses comportementales
En mutualisant des bases grands comptes, la filiale de Wegener a réussi à dépasser la couverture des grandes mégabases. En constaté et pas seulement en déclaratif.
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Conjuguer couverture et comportemental : une gageure dans le monde des
mégabases. En avril 2001, Jean-Michel Moulié, ancien directeur général de
Claritas, décide de relever le défi en créant, dans le giron du groupe Wegener,
la société Apollinis. Avec un business model inédit : construire une mégabase
en mutualisant les données clients engrangées par de grands comptes. Autrement
dit : ne pas créer ex abrupto une base de plus, mais rassembler des
informations qualifiées, issues de sources existantes et dont la valeur réside
en partie dans leur caractère inédit. « Il y a sept ans, le concept de mégabase
était réellement novateur. Et intéressant dans la mesure où il reposait sur une
équation économique tenable avec des coûts de collecte supportables.
Aujourd'hui, ces coûts de collecte sont devenus trop lourds et les éditeurs
sont contraints de vendre toujours plus d'adresses. Il fallait travailler sur
un nouveau modèle », explique Jean-Michel Moulié. Ce modèle, ce sera donc la
mutualisation. Une quinzaine d'entreprises partenaires, uniquement des grands
comptes issus de secteurs divers, et qui peuvent, en confiant ainsi leur base,
exclure de manière contractuelle la location de leurs données à des concurrents
directs. L'intégration au sein de Wegener permet à Apollinis de bénéficier des
ressources du groupe : Altria pour le traitement des données, Sagone pour
l'hébergement et Idata pour l'enrichissement. Si un partenaire décidait de
quitter la plate-forme, il repartirait avec son apport initial, sans les
enrichissements et la qualification dont ses adresses auront bénéficié en
intégrant le modèle. Apollinis se garantissant ainsi des tentations
opportunistes de sociétés qui voudraient profiter à l'oeil (le partenariat est
gratuit) d'un service d'hébergement et de traitement.
25 % des foyers français couverts
Les partenaires sont rémunérés à la
location des adresses : ils perçoivent 50 % du bénéfice de la location unitaire
(les adresses sont louées au prix du marché, soit 0,15 euro) et seulement 25 %
pour les adresses qui seraient déjà en base au moment de l'apport.
En février 2002,
Jean-Michel Moulié, annonçait 3 millions d'adresses et espérait monter à 5
millions en juin. Prévisions manifestement sous-dimensionnées puisqu'en
juillet, Apollinis revendiquait déjà 6,2 millions d'adresses dédupliquées, soit
25 % des foyers français. La société aurait ainsi réussi, en l'espace de
quelques mois, à dépasser, en couverture, les deux mégabases Claritas et
Consodata. Avec une dimension supplémentaire : le comportemental constaté.
Alors que les grandes bases disponibles sur le marché reposent sur le principe
de la donnée déclarée, le modèle d'Apollinis consiste dans l'agrégation
d'informations constatées, essentiellement en termes d'achat (type et catégorie
d'achat, fréquence de la consommatio...). Si la filiale de Wegener compile
également un certain nombre d'éléments déclaratifs, ses dirigeants affirment
que le constaté représente 70 % des informations regroupées dans la base.
Apollinis visait un chiffre d'affaires situé entre 0,7 et 1,5 million d'euros
au terme de son premier exercice et espérait pouvoir envisager l'équilibre à
horizon 2003. Parmi les clients d'Apollinis : Bayard, Cofidis, Unilever,
Damart, Club Créateurs de Beauté, AO...