10 aperçus pour se familiariser avec l'image
1 Les cinq facettes de l'image
À LIRE AUSSI
- Comment optimiser les visuels
- Culture et pratique de l'image : la voix des agences
- Le MD, parent pauvre de la production d'images
- Un poste important du budget création
- Droits d'exploitation : le propriétaire est roi
- Résolution et téléchargement
- Un catalogue de correspondances
- E-mails : le poids de la simplicité
- Les principales banques d'images en ligne
- llustrez-vous !
- Comment optimiser les visuels
- Culture et pratique de l'image : la voix des agences
- Le MD, parent pauvre de la production d'images
- Un poste important du budget création
- Droits d'exploitation : le propriétaire est roi
- Résolution et téléchargement
- Un catalogue de correspondances
- E-mails : le poids de la simplicité
- Les principales banques d'images en ligne
En marketing
direct, l'image revêt cinq types d'applications : - la photographie, -
l'illustration, - l'infographie, - la couleur, - la typographie.
2 Photographie : les miracles de la retouche
Les nouvelles
technologies ont transformé la relation que les directeurs artistiques ont avec
la photographie. Alors que les options majeures se trouvaient réduites à
l'alternative location d'archives ou production, la retouche leur a ouvert une
troisième voie dans le choix de la source. Les photos peuvent être travaillées,
de manière très subtile, jusqu'à la réappropriation totale par la marque de
l'image louée. L'agence Baxbé travaille ainsi avec une retoucheuse extérieure,
elle-même associée à un photographe de renom. « L'idée, c'est d'exprimer la
singularité de l'annonceur, soit par le décalage dans l'emploi de la photo,
soit dans la retouche, soit dans la patte du photographe », explique Bernard
Tisserand, directeur de création associé de Baxbé.
3 L'illustration n'a pas la cote
L'illustration n'a pas autant la cote que la
photo. Peut-être parce que la lecture en est moins immédiate. Sans doute aussi
parce que, contrairement à une photo, une illustration ne se retouche pas. Ce
qui n'empêche pas certaines modes de s'installer. En matière d'illustration, la
balance penche en ce moment vers les aplats de couleur avec filaire (contour
simple et marché de la masse colorée), ainsi qu'aux images utilisant les
techniques informatiques (de type 3D).
4 Le grand retour de la typographie
« On assiste au grand retour du graphisme et de
l'école de typo américaine », signale Bertrand Tisserand (Baxbé). La
typographie constitue un élément majeur de la sphère de l'image. A fortiori en
marketing direct, où l'importance du texte n'est plus à démontrer. Il existe
des centaines de polices de caractères. Plus de 2 000 vraisemblablement. Dont
on utilise tout au plus un volant de 20 ou 30 bibliothèques. Ce qui n'empêche
pas d'en créer de nouvelles. C'est le travail des créateurs ou designers en
typographie ou "typomen", les mêmes qui travaillent le plus souvent sur la
conception de logos. Tout comme dans les acheteurs d'art en matière de photo,
les typomen n'ont pas tardé à imprimer une certaine tendance au décalage. «
J'ai récemment entendu un graphiste qui déclarait avoir pris le parti de
l'illisibilité », remarque Jacques Marboeuf, président de l'agence du même
nom.
5 Image et MD : une chaîne d'expertises et de contraintes
« Nous avons tous une culture du mot. En revanche,
l'image reste une affaire de spécialistes, voire de techniciens », affirme
Olivier Gravet, directeur associé de Palo Alto. Et pour cause : l'image est,
bien davantage que l'écrit, soumise à des règles techniques. En marketing
direct, où la multiplicité des canaux, ainsi que les notions de dispositif et
de mécanismes deviennent déterminantes dans le choix, la conception, la
réalisation et la fabrication des images, les contraintes sont multipliées. Le
marketing direct recouvre une chaîne complexe d'expertises techniques. On ne
manie pas l'iconographie numérique comme l'illustration en print. Une annonce
presse imposera des contraintes différentes de celles d'un mailing. En tant que
maître d'ouvrage, le directeur artistique doit donc penser à tout. Exemple :
l'image de la Tour Eiffel, comme de toute autre figure à forte équation
verticale, sera difficilement exploitable sur un bandeau supérieur de page
HTML.
6 Une "masse" dans son environnement
L'image,
c'est avant tout une masse. En ce sens, elle génère d'abord un impact sur
l'oeil. Un effet assujetti à un faisceau convergent d'éléments divers :
potentiel de rupture par rapport au cadrage immédiat, densité, couleur,
surface... L'image en tant que telle ne se teste pas. Sa puissance d'impact se
mesure avec l'ensemble du message. Elle n'a véritablement de valeur que dans
son rapport à son environnement sémantique, matériel et visuel immédiat. C'est
au sein de ce cadre que la création devra lui conférer tout son potentiel de
définition de territoire. Or, dans le contexte d'un mailing postal, les
créatifs du message ne peuvent pas deviner la nature des autres lettres que
recevra le destinataire. « C'est plus facile avec l'encart presse. Le cadre est
là, on le connaît. C'est l'identité du titre de presse, sa maquette, ses
couleurs », explique Jacques Marboeuf. Pareillement, si l'image ne se définit
également qu'en rapport avec la cible du message, l'annonce et l'encart presse
ont le mérite de toucher une population relativement connue de par ses centres
d'intérêts.
7 E-mails : ciblage par l‘image
Média
souple et réactif, l'e-mail se plie facilement à une utilisation plus
"personnalisée" des images. Dans le cadre d'une opération d'e-mailing sur 300
000 adresses pour le compte de MSN Messenger, Come & Stay a joué sur
l'adaptation des images aux segments de cibles définis. Trois images
différentes, exploitées en accroche de message, pour trois catégories de
destinataires : les adolescents, la famille, les plus de 35 ans. « Nous avons
d'abord testé cinq messages sur cinq cibles, pour nous rendre compte que trois
suffisaient », raconte Marc Désenfant, directeur général. Attention : le format
HTML est le seul à supporter l'exploitation des images dans le corps des
e-mails. Les formats texte et AOL ne s'y prêtent pas.
8 Après le clic...
La réussite d'une opération ne se fera pas tant sur la
multiplicité des images utilisées que sur leur cohérence d'une page à l'autre.
Parce qu'il existe une relation motrice de déclenchement entre le message du
mail et les éléments en retrait (action de cliquer sur un lien), la création
doit en effet impérativement respecter le principe de cohérence entre les
divers paliers de communication. « Lorsque le site internet des entreprises
n'est pas en cohérence avec le message et ses éléments visuels, nous leur
proposons de créer une page intermédiaire, voire un minisite temporaire sur
lequel seront orientés les internautes qui cliqueront sur les liens proposés
dans l'e-mail », explique Marc Désenfant.
9 Attention aux "décalages" mal contrôlés
« La vocation du marketing direct, c'est
d'aller au-delà de l'étonnement, vers la démonstration », souligne Philippe
Roffé, directeur de création de Palo Alto. Attention donc aux décalages mal
contrôlés. Plus la rupture sera maîtrisée, plus elle traduira un regard
véritablement novateur chez le directeur artistique. Or, même dans une
exploitation de l'image qui se voudrait décalée, la standardisation affleure
bien souvent. L'uniformité des stocks de banques d'images est sans doute ici en
cause, tout comme la propension des créatifs à s'engouffrer dans les mêmes
tendances. Mais un effet "décalé", dès lors qu'on le retrouve à l'identique ou
presque une fois, deux fois, trois fois, et pour des annonceurs évoluant dans
des secteurs d'activité variés, sacrifie toute sa dimension détonante au
ridicule. Comme ces images de téléopératrices que l'on voit sourire sur un
éventail de messages, ou ces yeux en fond de page que l'on remarque à tous
bouts d'annonces presse. « Le véritable décalage vient davantage des mots que
de l'image. Celle-ci recèle intrinsèquement assez peu de sens. C'est sa
contextualisation qui va lui donner toute sa force sémantique », développe
Philippe Roffé.
10 Une affaire de génération
Le coeur
des fichiers de marketing direct recouvre des tranches d'âges postquadra. « Il
suffirait de classer un échantillon représentatif de créations par tranche
d'âge de la cible pour constater à quel point on la caricature. Nous sommes
sérieusement menacés de décalage par rapport à l'air du temps, à l'inventivité
des nouvelles générations », avertit Evelyn Soum, P-dg d'Ailleurs Exactement.
La révolution du rapport à l'image viendra inévitablement par le jeu
générationnel. Mais peut-être pas tant du côté des concepteurs et des
annonceurs que de celui du public. Les marques qui réussiront à conquérir de
nouvelles cibles chez les moins de 30 ans seront celles qui sauront utiliser
l'image autrement.