Tabou
Restriction religieuse, morale, rituelle et/ou culturelle. Exclu de l’usage commun, le tabou représente l’interdiction qui n’est pas pour autant nécessairement légale. Le terme original aurait été identifié pour la première fois en 1715. Il viendrait de Polynésie et aurait été rapporté en Occident par le célèbre explorateur navigateur britannique James Cook (1728-1779). Toutefois, depuis ses origines polynésiennes, son sens s’est étendu au-delà des sociétés totémiques. Il est d’ailleurs intéressant de noter qu’aujourd’hui, il peut aussi bien désigner l’interdit que le consacré. Delphine Manceau et Élisabeth Tissier-Desbordes expliquent que : « Les expositions au sexe et à la nudité sont aujourd’hui très nombreuses et suscitent des réactions hétérogènes dans la population. De nombreuses variables individuelles influencent les perceptions. En revanche, les thèmes relatifs à Thanatos génèrent des réactions plus homogènes. La mort et les thèmes qui lui sont liés restent, pour reprendre les termes de Freud, une “terreur sacrée” auprès d’une grande partie des personnes interrogées, et ce quelles que soient leurs caractéristiques individuelles. Les thèmes sont considérés comme tabous selon les émotions qu’ils génèrent. » Ouidade Sabri, Delphine Manceau et Bernard Pras précisent que : « La distinction des tabous comportementaux et/ou conversationnels permet de mettre en avant le caractère absolu (ou non) du tabou. Le caractère absolu du tabou correspond à l’essence même du tabou, à la fois comportemental et conversationnel, associé au sacré et générant une terreur de la sanction en cas de transgression ; il existe une forme plus relative (tabou conversationnel et engendrant des sanctions moindres en cas de transgression), même si certains thèmes ou mots tabous sont bannis et qu’on utilise des euphémismes en tant que signifiants de substitution qui n’offensent pas. »
