Electronic Arts : "Fifa est la première marque de jeu vidéo sur Facebook"
Le jeu vidéo Fifa 13 s'est écoulé à 12 millions d'exemplaires trois mois après sa sortie. Hugues Ouvrard, directeur marketing Europe du Sud d'Electronic Arts, revient sur ce succès et explique comment le numéro deux mondial du jeu vidéo s'adapte à l'explosion du marché du social gaming.
Je m'abonneLe jeu Fifa semble être la poule aux oeufs d'or d'Electronic Arts. Vous avez écoulé 12 millions d'exemplaires du jeu Fifa 12 l'an dernier. Où en sont les chiffres pour la dernière version du jeu de football, Fifa 13 ?
Nos derniers chiffres, qui remontent au 31 décembre, indiquaient déjà 10 millions d'exemplaires du jeu Fifa 13 vendus dans le monde. Autrement dit, nous avons réalisé à date sur FIFA 13 une progression de 23 % par rapport à FIFA 12. Ce record prouve une chose, celle que Electronic Arts (EA) continue son ascension. Car il ne faut pas oublier que nous étions encore challenger en 2007 avec seulement 29 % de part de marché. Notre concurrent direct, l'éditeur Konami, dominait le marché avec son jeu Pro Evolution Soccer (PES). Mais cela fait maintenant cinq ans que les professionnels du secteur nous classent meilleur jeu vidéo de football. Et aujourd'hui, Fifa est le produit culturel le plus vendu sur le continent européen. Ce qui nous a permis d'inverser la tendance : en 2012 nous sommes à 90 % de part de marché, et c'est au tour de Konami d'être le challenger.
Outre la qualité du jeu, comment êtes vous passé devant l'éditeur Konami ?
En partie, grâce à notre stratégie sur le digital. Si, avec 1,8 million de fans, EA Sports Fifa France est la première marque de jeu vidéo sur Facebook dans l'Hexagone (à l'inverse, la page EA Sports n'a que 47 000 fans), c'est parce que nous avons beaucoup investi sur les réseaux sociaux. Pour éveiller la curiosité de notre cible hyper-connectée, nous avons mis au point une phase d'engagement avec de bonnes politiques de posting sur Facebook via des jeux-concours. Par exemple, depuis six mois, nous postons de mini-épisodes mensuels dans lesquels les journalistes sportifs bien connus du monde du football, Pierre Menes et Daniel Riolo, se livrent à des duels.
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Avoir Lionel Messi comme ambassadeur a-t-il également participé à ce bon démarrage de Fifa 13 ?
Avoir le meilleur joueur du monde de foot à ses côtés est un véritable atout. Surtout lorsque l'on sait qu'il était l'année précédente chez notre concurrent Konami. Mais nous n'avons pas pour autant vidé notre portefeuille pour le convaincre. Nous avons juste investit dans la fondation de joueur qui consiste à créer des terrains de football pour les enfants en Argentine. Par ailleurs, nous avons aussi le joueur Karim Benzema qui est un vrai symbole en France. Sans compter que nous avons, au moment de la sortie du jeu, organisé une soirée de lancement dans laquelle on pouvait voir des artistes qui plaisent à notre cible comme Orelsan ou C2C jouer ensemble à Fifa 13.
Reste que 12 millions d'exemplaires est un chiffre bien maigre à côté du démarrage du jeu social Farmille 2, de l'éditeur de jeux vidéo Zynga, qui a réuni 60 millions de joueurs. Electronic Arts n'aurait pas intérêt à investir davantage dans le social gaming et délaisser les jeux sur consoles traditionnelles ?
Même si l'essentiel de notre marché provient des consoles traditionnels (PS3, Xbox 360), nous avons l'ambition d'être sur tous les supports. Cela fait huit ans que Fifa est présent sur le mobile (l'application Fifa 13 coûte 4,49 euros). Ce qu'il faut retenir, c'est que sur l'année 2012, nos revenus sur le digital ont atteint 1,2 milliard de dollars sur des revenus totaux de 4 milliards, et ce en partie grâce à la vente de jeux dématérialisés. Nous tablons sur ce marché sur le modèle "freemium" : outre le cas Fifa, nos jeux sur mobiles sont gratuits. Ce sont les accessoires, qui permettent au joueur d'avancer dans son parcours, qui sont payants. Enfin, beaucoup parlent de l'effondrement des éditeurs de jeux vidéo sur consoles traditionnelles, mais aujourd'hui l'éditeur de jeux sociaux Zynga commence à s'essouffler sérieusement (ses pertes s'élèvent à 48,6 millions de dollars (36 millions d'euros) en 2012). Il est donc important pour nous de conserver notre ADN et de ne pas tout miser sur le social gaming.