Comment les retailers perçoivent la fin du dépliant ?

Outil de communication (auparavant) incontournable, les prospectus se rapprochent de plus en plus vers la fin de leur existence, notamment depuis le lancement du dispositif "Oui Pub". Protection de l'environnement oblige, les publicités digitales remplacent peu à peu les flyers et les catalogues papie. Cette transition ne se fait pas sans crainte pour les enseignes, comme le révèle l'enquête en ligne menée par Diamart et Business Inside auprès de 150 professionnels du secteur. "Le mouvement vers un avenir sans prospectus est en marche, même s'il suscite des inquiétudes", résument les deux cabinets. Même si la tendance s'oriente vers la fin du prospectus, les chiffres de ce marché restent tout de même élevés. En effet, celui-ci représentait encore deux milliards de dépenses en 2021 et près de 94 % des répondants déclarent avoir toujours recours à cet outil marketing. Cependant, les retailers ne se voilent pas la face : 82 % d'entre eux estiment que le mouvement de bascule vers un monde sans dépliant est irréversible. Plus de la moitié des répondants (55 %) s'inquiètent de cette disparition.

Seuls 15 % de stickers "Oui Pub" apposés

Le dispositif déployé depuis septembre 2022 inversant la présomption de l'adhésion à la publicité papier est la principale cause de ce déclin. Dans les 14 territoires concernés par cette expérience, le taux d'apposition de l'autocollant "Oui Pub" ne dépasse pas les 15 %. Ainsi, entre un et deux habitants de ces territoires sur dix seulement souhaitent toujours recevoir des prospectus. Avant le dispositif, ils étaient 70 % à potentiellement accepter la publicité papier (30 % des Français apposaient l'autocollant "Stop Pub").

Quel impact sur le chiffre d'affaires des magasins ? Tandis que pour 43 % des interrogés, le dispositif a provoqué une légère baisse des ventes, 36 % assurent qu'aucune répercussion n'a été identifiée. Malgré ce faible taux d'apposition du sticker "Oui Pub", plus de 9 retailers sur 10 déclarent avoir pourtant toujours gardé un ou plusieurs points de vente dans ces zones et 42,9 % continuent de distribuer des dépliants dans les boîtes aux lettres comportant l'étiquette.

Pourtant plutôt inquiets, les retailers n'envisagent pas de totalement repenser leurs stratégies marketing. 87 % d'entre eux pensent maintenir le même niveau de pression promotionnelle. Un investissement accru sur les réseaux sociaux (73 % privilégient des publicités sur Facebook et Instagram) et sur les catalogues dématérialisés est tout de même prévu pour pallier la disparition progressive du dépliant.