La mutation industrielle française au service du Coronavirus : le secteur industriel mobilisé pour lutter contre l'épidémie de Covid-19
Face au Covid-19, plusieurs entreprises ont réorganisé leur appareil industriel pour produire des masques, des respirateurs artificiels ou du gel hydroalcoolique et ainsi soutenir l'effort de l'État. Ces entreprises, comme celles appartenant au groupe LVMH, disposent déjà de la matière première.
Emmanuel Macron a indiqué que la France était engagée dans une guerre sanitaire. Comme en temps de conflit, plusieurs industriels sont mobilisés pour lutter contre le Covid-19. Certaines entreprises ont ainsi réorganisé leurs unités de production pour fabriquer les produits indispensables pour surmonter cette crise, notamment dans le secteur de la cosmétique, de la chimie ou de la parfumerie qui se sont mises à produire du gel hydroalcoolique.
La création de nouvelles lignes de production
Ainsi, du gel hydroalcoolique sort des lignes de production de Guerlain à Orphin dans le département des Yvelines, de Dior sur son site du Loiret, mais aussi de Givenchy à Beauvais. Les industriels ont dû créer de nouvelles lignes de production et mobiliser des salariés pour effectuer cette tâche. Ces gels ont ensuite été fournis aux autorités sanitaires. L'initiative se poursuivra le temps nécessaire, assurent les dirigeants du groupe de luxe LVMH. Par ailleurs, des entreprises sucrières comme Cristal Union, Tereos et le fabricant d'apéritifs Pernod-Ricard ont, eux aussi, réorienté une part de leur production vers le gel hydroalcoolique.
Un consortium industriel pour produire des respirateurs artificiels
Depuis le 31 mars dernier, plusieurs géants industriels comme PSA Valeo, Air Liquide et Schneider Electric se sont associés pour produire 10 000 respirateurs artificiels durant les mois d'avril et de mai. Ces entreprises font partie d'un consortium industriel qui a été mis en place par l'État pour lutter efficacement face à cette épidémie. PSA Valeo a plutôt l'habitude de fabriquer des équipements pour le marché automobile comme des essuie-glaces, des phares, mais aussi des véhicules. Dans l'usine PSA de Poissy, dans les Yvelines, près de 100 salariés sont mobilisés pour fabriquer des respirateurs artificiels. Des mesures de précaution particulières ont été mises en place pour permettre aux salariés de travailler (masques, blouses, lunettes...). Pour fabriquer les respirateurs artificiels, 130 pièces doivent être assemblées. Le travail est plus minutieux qu'à l'accoutumée pour les ouvriers. Dans cette usine, ce sont des véhicules Peugeot DS3 Crossback qui sortent d'habitude des lignes de production. Plus aucun véhicule n'est produit en ce moment.
Le secteur textile se mobilise
En ce moment, les masques de protection constituent un produit très précieux. La demande excède très largement l'offre. Le gouvernement a lancé de nombreuses commandes auprès de fabricants chinois et les entreprises françaises qui produisent des masques tournent à plein régime. Il faut pouvoir équiper le personnel soignant et toutes les professions qui sont en contact avec le public comme les caissières ou les forces de l'ordre. Une quarantaine d'entreprises du secteur textile sont mobilisées et viennent soutenir les autorités en fabricant des masques en tissu. Avec le déconfinement qui s'annonce, la demande de masque sera encore plus forte. Parmi les entreprises mobilisées, la marque française Serge Blanco produit des surblouses et des masques dans ses unités de production du sud-ouest de l'hexagone. "Les couturières et le service logistique de notre atelier français ont répondu présent, expliquent Elsa et Lionel Lauby, les dirigeants de l'entreprise. Ceux qui ont travaillé avec nous par le passé, aujourd'hui à la retraite, sont revenus nous prêter main forte et renforcer les équipes pour augmenter la capacité de production." Plus de 5 000 surblouses ont été livrées à des hôpitaux de la région Occitanie. Des masques de catégorie 1 ont pu également être fabriqués.
Saint-James sur le pont
La marque Saint-James est aussi sur le pont pour cette crise sanitaire. L'entreprise textile fabrique des masques de protection depuis le 20 mars. Les salariés réalisent ces précieuses protections à partir du tissu destiné habituellement aux marinières. Une vingtaine de collaborateurs volontaires s 'affairent pour sortir plus de 4 000 masques quotidiennement. Ces modèles fabriqués grâce au tricotage en 3D ont ensuite été distribués aux soignants dans différents CHU de l'ouest de la France. Ces masques ont été validés et préalablement certifiés par les autorités. À l'approche du déconfinement, les entreprises textiles devraient continuer à s'activer pour fournir encore davantage de masques, notamment aux enfants et aux enseignants qui devraient retrouver le chemin des cours à partir du 11 mai. Une plateforme nommée StopCOVID19.fr fonctionne depuis plusieurs semaines, permettant aux entreprises de se manifester pour participer à cet effort national.
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