La télévision s'engage contre l'obésité infantile
L'auto-régulation l'a finalement emporté sur la réglementation. Mercredi 18 février, publicitaires et professionnels de l'audiovisuel se sont en effet engagés à "promouvoir" un bon comportement nutritionnel, enterrant par là même l'idée d'une loi d'abord envisagée par le ministère de la Santé. Ils s'engagent notamment à "financer, produire et diffuser des programmes valorisant les bons comportements en matière de nutrition et d'activité physique". Ce qui devrait représenter un volume total annuel compris entre 340 et 470 heures. Par ailleurs, les campagnes menées par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, par exemple pour promouvoir la consommation de fruits et légumes, bénéficieront en outre de tarifs "attrayants".
Cette charte, signée par les présidents des principales chaînes, les producteurs, l'industrie alimentaire et les publicitaires, est l'aboutissement de concertations engagées en avril dernier à l'initiative de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot dans le cadre de la lutte contre l'obésité infantile.
La ministre de la Culture, Christine Albanel, s'est félicitée que le gouvernement ait choisi « l'incitation » et « la pédagogie », plutôt que l'interdiction de la publicité qui auraient eu, selon elle, « des conséquences considérables pour l'ensemble des chaînes, des productions et pour le secteur de l'animation », particulièrement apprécié à l'étranger.
Mais déjà pour l'UFC-Que Choisir, cette charte, qui n'empêche pas aux industriels de communiquer en direction des enfants, est un "contre-feu pour éviter une réglementation" plus contraignante, telle que proposée par l'amendement 552 (qui demandait une interdiction des publicités TV et radio portant sur des produits alimentaires sucrés pendant les émissions destinées aux enfants) au projet de loi sur l'hôpital, en cours de discussion à l'Assemblée nationale.
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