La publiphobie gagne des points
Dans leur désormais traditionnelle étude “Publicité et société”, l'agence Australie et Ipsos montrent un quasi divorce entre les Français et la publicité. Un phénomène aggravé sur la Toile.
Je m'abonneLes Français retrouvent l'envie d'acheter des marques. Mais pas grâce à la publicité. C'est en substance ce qu'il ressort de l'étude réalisée depuis quatre ans par Ipsos pour l'agence Australie. Cette année “Publicité et société” révèle que leur appréciation des grandes marques s'améliore puisqu'ils les notent à 6,2/10 contre 5,8/10. Plus rassurantes et plus attirantes, ces dernières semblent donc reprendre de la vigueur. Là où le bât blesse, c'est au niveau de la publicité. Le nombre de publiphobes augmente et atteint 30 % de la population (contre 25 % en 2004).
Globalement, les Français jugent la publicité peu digne d'intérêt, envahissante (79 %), banale (65 %) et agressive (58 %). 32 % affirment d'ailleurs qu'ils ne font pas du tout attention aux différentes formes de réclame. « La perception de la pub est modifiée par notre pratique d'Internet », explique Vincent Leclabart, président d'Australie. Les internautes confirmés – jeunes et urbains – sont davantage publiphobes (35 %) que les non internautes (26 %), plus exigeants envers les spots TV et plus critiques sur la publicité en général, mais surtout sur celle en ligne (58 % la jugent digne de 0 à 3 sur une échelle de 10). Alors qu'ils ont une envie de consommer supérieure à la moyenne, ils y trouvent la publicité ennuyeuse, même pour ceux qui sont intéressés par la publicité en général.
Dans le classement des meilleurs formats publicitaires en ligne, ce sont les spots diffusés sur les sites communautaires tels que YouTube ou Dailymotion qui arrivent en tête. Suivent les sites événementiels de marques, les jeux gratuits pour se divertir, les bannières animées et classiques et enfin les sites d'univers virtuels. À proscrire en revanche : les pop up qui n'obtiennent que 0,6/10… Un rejet que Jean-Marc Lech, coprésident d'Ipsos, et Vincent Leclabart attribuent à une inadaptation de la publicité au média Internet qui favorise la créativité sans pour autant y arriver.