Selon une étude menée par Precepta, le secteur de la presse gratuite a franchi deux caps symboliques : celui du millier de titres et celui du milliard d'euros de chiffre d'affaires.
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Le chiffre d'affaires de la presse gratuite d'annonces et d'information a, en 2006, dépassé de 11% celui de l'année précédente, selon une étude Precepta. Le secteur a franchi deux caps symboliques : celui du millier de titres et celui du milliard d'euros de chiffre d'affaires. Une vigueur étonnante à l'heure où certains diagnostiquent "la mort" de la presse ! Le segment de la presse gratuite d'information, qui pesait 180 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2006, ne représente que 16,6 % de l'ensemble de la presse gratuite. Cependant, sa croissance est particulièrement forte : son chiffre d'affaires avoisinera les 260 millions d'euros en 2010 (+ 80 millions par rapport à 2006), atteignant alors une certaine maturité.
La presse d'information est sans conteste le segment phare de la presse gratuite, avec un chiffre d'affaires pourtant à peine supérieur à celui des gratuits immobiliers. Si elle attire tous les regards, c'est qu'elle constitue la plus grande innovation intervenue dans la presse, depuis le lancement en 1836 du premier quotidien populaire (La Presse), vendu deux fois moins chers que ses concurrents. La presse gratuite d'information représente de fait une double rupture par rapport au modèle économique traditionnel de la presse : la gratuité pour le grand public, et donc un financement provenant exclusivement de la publicité, et la diffusion dans un réseau sélectif de points de vente.
L'autre objet de l'intérêt porté à la presse gratuite est son dynamisme : son chiffre d'affaires et sa population de titres explosent véritablement depuis 2002. Rien que sur la période 2003-2006, ont été relevées 230 créations de quotidiens et magazines d'information gratuits, dont une cinquantaine à dimension nationale ou multilocale. Les initiatives se multiplient en effet, tant au plan national que local, témoignant de l'intérêt grandissant des financiers et des industriels pour ce "nouvel Eldorado". Le chiffre d'affaires a parallèlement été multiplié par trois, passant de 60 à 180 millions d'euros. Autre atout de la presse gratuite dans le contexte actuel : l'absence de conflit d'intérêt entre le papier et l'Internet.
Pour autant, même s'ils y affichent de réelles ambitions, les titres gratuits sont-ils vraiment en mesure de s'imposer sur le Web, où ils n'ont plus l'avantage de la gratuité et sont en concurrence avec les médias référence de l'information ? Rien n'est moins sûr : les résultats d'audience les relèguent pour le moment très loin dans les classements de portails de contenus…
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