Facebook gagne en puissance commerciale mais perd en audience aux USA
Facebook affiche deux visages ce mois-ci sur le Net. Côté positif, une étude d’eMarketer, publiée le 20 juin, estime que le site communautaire est en passe de détrôner Yahoo! sur le marché publicitaire du display aux États-Unis. Cette année, Facebook va voir ses revenus de publicité display augmenter de 80,9 %, pour atteindre 2,19 milliards de dollars. Le site de Mark Zuckerberg s’adjugerait ainsi 17,7 % du marché US du display, qui inclut les bannières mais aussi le rich media, le sponsoring et la vidéo, devant Yahoo! (13,1 %) et Google (12, 3%). « L’extrême popularité de Facebook, tant en termes de nombre de membres que de temps passé sur le site, engendre une quantité phénoménale d’impressions de publicités display, principalement présentes sous la forme de bannières. Ces statistiques devraient bien entendu faire monter davantage les prix payés par les annonceurs », affirme David Hallerman, directeur des analyses chez eMarketer.
Côté négatif, le site d’analyse indépendant Inside Facebook vient de publier les chiffres d’utilisateurs de Facebook à fin juin (687 millions de membres actifs) qui révèlent, pour la première fois, une perte significative du nombre de membres sur certains marchés-clés (USA, Canada). Si le site communautaire continue sa croissance accélérée sur de nouveaux marchés comme la France, mais aussi les pays émergents (Mexique, Brésil, Inde, Indonésie), on note qu’une fois le taux de pénétration de 50 % de PDM atteint dans un pays, Facebook semble se heurter à un plafond.
Aux États-Unis, le site enregistre une perte de 6 millions d’utilisateurs rien que pour le mois de mai 2011, passant ainsi de 155,2 à 149,4 millions d’utilisateurs. Au Canada, il affiche 1,52 million de membres en moins, pour un total de 16,6 millions. Le Royaume-Uni, la Norvège et la Russie ont tous trois déclaré plus de 100 000 comptes en moins, toujours selon Inside Facebook. À noter toutefois que le temps passé sur le site est en hausse. Aux États-Unis par exemple, la moyenne mensuelle est 6,3 heures contre 4,6 heures l’an dernier, selon ComScore.
La croissance de Facebook semble donc dépendre davantage de l’utilisation qu’en font ses membres, que du nombre de membres lui-même. Depuis le début de cette année, on constate ainsi le développement de nombreuses fonctionnalités visant avant tout à favoriser le nombre d’impressions, mais surtout à faire de Facebook, plus que jamais, un écosystème fermé où l’on peut presque tout faire : créer des profils pros et perso, s’informer, consommer, etc. Comme si Facebook tentait finalement de se protéger de la concurrence, en intégrant toutes les offres venues d’ailleurs au fur et à mesure qu’elles apparaissent.
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