Consommation durable : les Français demandent des preuves de qualité
Les premiers résultats de l'enquête 2009 d'Ethicity sur les Français et la consommation durable font état d'une volonté de changement qui demande à être accompagnée.
Je m'abonneEthicity, en partenariat avec l’Ademe, réalise depuis plusieurs années une enquête intitulée "Les Français et la consommation durable". Les premiers détails de cette édition 2009 confirment plusieurs tendances.
Une volonté de changement, tout d’abord : trois quarts des Français pensent que le développement durable est une nécessité et 69% affirment avoir changé de comportement (contre 65% pour 2008). Une base de “consom’acteurs”, environ 20% de la population, déclare également être très active au niveau de ses achats responsables ou respectueux de l’environnement. Un décalage avec la réalité qui dénote une envie d’agir ou une certaine pression sociale.
Une deuxième tendance, qui pourrait être liée à la crise, est la recherche d’une consommation davantage tournée vers l’essentiel. Ainsi, “Consommer responsable”, c’est consommer moins, pour 79% des sondés. Un comportement en progression de 23 points depuis 2006.
Cette envie de changement est toutefois confrontée à plusieurs freins. Le prix des produits, que 76% considèrent plus élevé que les produits classiques, alors qu’ils ne sont que 16% à être prêts à les payer plus cher, contre 31% en 2004. De plus, encore 68% des sondés considèrent que les produits et services de la consommation responsable ne sont globalement pas attractifs (prix, qualité, impression d’agir…).
Parmi les leviers identifiés pour accompagner cette volonté de changement, outre le renforcement de l’attractivité des offres durables avec des prix plus accessibles, les Français demandent des preuves concrètes de qualité, plus de transparence et plus d’informations.
Deux “nouvelles” pistes méritent également d’être creusées : le local, qui est le critère primordial d’un produit responsable pour 30% des sondés, et les nouveaux modèles économiques, échanges et services. En effet, 28,5% des femmes se disent prêtes à échanger un produit de mode contre un autre et 40% des 25-34 ans seraient prêts à acheter et utiliser, à plusieurs, des outils de jardinage et de bricolage.
Les Français attendent donc un accompagnement et des actions de la part des entreprises et des politiques en matière de développement durable. Réalisée sur le mode déclaratif, cette étude est naturellement quelque peu en décalage avec la réalité des actions. Et si 76% des Français considèrent que les produits responsables sont plus chers que les produits classiques (ce qui n’est que parfois le cas) et que cela représente un frein à l’achat, le premier frein reste bien culturel et psychologique.