Mobile & Data : une question de confiance
Entre les utilisateurs d'applications mobiles et les éditeurs, la défiance règne: pour 69%* des Français, les applications installées sur leurs smartphones sont sources de danger pour la sécurité de leurs données, qu'il s'agisse de photos, d'e-mails, de la liste de ses contacts ou d'un agenda. Pour les trois quarts d'entre eux, les informations stockées sur ces "boîtes noires personnelles" que sont devenus les smartphone sont confidentielles. "Il y a une crainte générale légitime des consommateurs quant à l'exploitation des données des applications mobiles, et des objets connectés en général. Ils s'interrogent", affirme Renaud Ménérat, président de la Mobile marketing Association France.
Depuis quelque temps, le taux d'acceptation des notifications push est en baisse.
"Depuis quelque temps, le taux d'acceptation des notifications push est en baisse", observe-t-il. Avec en moyenne une trentaine d'applications installée en moyenne par smartphone, l'utilisateur peut se retrouver envahi par les sollicitations. Dès lors, il est nécessaire pour une marque de rassurer l'utilisateur, en lui garantissant d'une part la sécurité des informations récoltées, et d'être transparente quant à leur utilisation : les données sont-elles collectés pour fournir un service ou à des fins publicitaires? "Pour une marque, expliquer pourquoi son application requiert un accès au micro du smarpthone ou à la géolocalisation ne relève plus du simple domaine juridique, mais devient un axe marketing à part entière. Il s'agit en fait de montrer au consommateur quels bénéfices vont lui être apportés, en quoi l'utilisation de ces données participe à la qualité du service", analyse Renaud Ménérat.
Effectuer une collecte loyale et licite
Côté encadrement, les plateformes de téléchargement comme Google Play ou App Store contraignent les développeurs d'applications à respecter un certain nombre de règles: l'opt-in est obligatoire, et les données dites " sensibles ", notamment liées à la géolocalisation, ne peuvent être traitées que dans un cadre sécurisé et respectueux de la loi. Précision juridique: "La loi française régit la manipulation des données à caractère personnel dans les systèmes de traitement automatisé des données, qu'il s'agisse d'un smartphone, d'une tablette ou d'un ordinateur fixe; la justice ne fait pas de distinction d'appareil", explique maître Olivier Iteanu, avocat spécialisé dans le droit des TIC. Ses recommandations : effectuer une collecte loyale et licite, c'est-à-dire, avec le consentement des personnes concernées, héberger les données en Europe et garantir la sécurité des données par des prestataires certifiés. Pour rappel, la Cnil peut sanctionner pour une non-conformité à la loi, à hauteur de 150 000€.
* Étude Opinion Way février 2016
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