L'individu créateur du groupe, de l'organisation, du système
Chapitre : L'individu créateur du groupe, de l'organisation, du système
- Publié le 29 nov. 2017
L'individu créateur du groupe, de l'organisation, du système
0 chapitres / 0 fichesAnalyser comment les acteurs fabriquent le système ?
En résumé
Que serait le système sans les acteurs ? Non seulement il n'existerait pas, mais les acteurs sont eux-mêmes le relais, parfois les exécutants des exigences qui en ressortent. Ils peuvent aussi l'infléchir, pour le meilleur ou pour le pire. D'autres fois, les acteurs contribuent docilement à leur propre malheur.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Comprendre comment un système est fabriqué par le comportement de ses différents acteurs. Retrouver de la liberté pour ne pas être coproducteur d'un système conflictuel nuisible.
Contexte
Il y a deux manières fréquentes de coproduire le système avec des effets négatifs :
- La participation comme rouage d'un système. L'individu accepte librement une fonction, une tâche, un rôle mais agit à ce titre non seulement sous l'influence dudit système (voir outil 29) mais contribue à le rendre possible (ex. : le mineur qui extrait du cuivre en temps de guerre facilite la fabrication de cartouches qui peuvent servir au combat et tuer).
- La participation méconnaissant les effets d'agrégation (addition de comportements de X acteurs). À ce niveau, un certain nombre d'acteurs libres ont des comportements qui, additionnés, produisent des " effets système " : jeter les cigarettes sur la plage crée vite une pollution visible, qui va encourager d'autres personnes à considérer qu'ils peuvent agir ainsi. Cela crée des conflits supplémentaires entre vacanciers, résidents, municipalité, société de nettoyage, etc.
Comment l'utiliser ?
Étapes
- Identifier si l'on participe volontairement ou involontairement à ce qu'est le système.
- Repérer en quoi notre comportement contribue à certains aspects néfastes du système.
Méthodologie et conseils
Il y a différentes manières de changer un système dont on ressent les effets conflictuels :
- L'action directe, soi-même (en tant que mineur, avoir un comportement de freinage de l'extraction du cuivre ; ramasser les quelques mégots qui gênent). Ce fut le cas de centaines de milliers de Français envoyés en " travail volontaire " en Allemagne pour faire tourner notamment les usines d'armement.
- La non-participation (grève, départ, etc.) peut être individuelle ou collective. C'est ainsi que Gandhi, avant son action en Inde, a défendu les marchands indiens d'Afrique du Sud confrontés à une restriction de leur activité et de leurs droits, en leur permettant de découvrir qu'ils étaient les acteurs clés du commerce ordinaire. En organisant des arrêts de travail non violents, ils pouvaient bloquer le pays !
- La démarche auprès d'acteurs de proximité (parler à la personne qui vient de jeter un mégot ou faire signer une pétition adressée à la mairie).
- La démarche auprès des autorités pour inciter à des mesures de prévention ou de régulation (prendre rendez-vous avec un adjoint au maire pour demander une action d'information ou de nettoyage, d'installation d'une poubelle tous les 150 mètres... ; face à un conflit interne sur la légalité d'une pratique commerciale, informer la présidence pour qu'elle l'accepte ou en prenne la responsabilité).
- Le recours au rapport de force en conscience, lorsqu'aucune autre meilleure voie ne se présente.
Avantages
- Permet de ne plus être l'acteur de son propre malheur ni de celui des autres.
Précautions à prendre
- Les changements de comportements ne doivent pas favoriser une escalade coûteuse ou inutile. Il est souhaitable de se demander si l'action envisagée est provocante, elle-même, d'un nouveau conflit dans le contexte considéré et de s'interroger sur son issue.