Colloquium : main dans la main avec le CE
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Au-delà des effets directs recherchés, la motivation peut également
exprimer le degré de questionnement du management quant à l'état psychologique
de ses équipes. Pour que cet intérêt s'affirme de manière optimale, encore
doit-il être perçu dans toute son évidence, sans opacité. D'où la nécessité
pour la direction de l'entreprise de jouer la transparence, quitte à révéler
ses doutes et à exprimer ses interrogations. C'est le pari soulevé par le
management de Colloquium, leader français sur le marché de l'organisation de
congrès. Née de la fusion en 2000 de Socfi et Convergences, cette PME s'est
d'emblée trouvée engourdie par des organisations redondantes et une gestion
inefficiente des ressources humaines. « En fait, la fusion n'avait pas eu lieu.
Les structures étaient doublées, les salariés ne savaient pas où ils allaient,
la rumeur commençait à gagner du terrain. Ajoutez à cela un plan social… »,
explique Peter Quiguer, responsable de la communication et aujourd'hui DRH.
Il faudra attendre 2003 et l'arrivée d'un nouveau P-dg pour voir s'exprimer une
volonté politique pour l'entreprise. En juin 2004, la direction met en place un
comité opérationnel de douze personnes, afin de définir les valeurs,
orientations stratégiques et objectifs de Colloquium. Avec la promesse faite
aux salariés d'un bilan à douze mois d'échéance. Entre-temps, le management
propose à l'ensemble des collaborateurs de répondre à un questionnaire en ligne
(105 items, 90 % de remontées), préalablement validé par le comité
d'entreprise, et confie un audit à un cabinet spécialisé. En juillet dernier,
Colloquium réunit ses salariés. Les résultats de l'enquête interne sont
dévoilés, commentés, discutés. Budget global de l'opération : 27 000 euros,
dont 6 250 pour l'enquête et l'audit, 6 000 pour l'hébergement et la
restauration lors du séminaire et 7 500 pour son animation. Parallèlement,
Colloquium met en place les jalons d'une vraie politique sociale : au moins
trois jours annuels de formation pour l'ensemble du personnel, entretiens
individuels de progrès avec objectifs, engagements et octroi généralisé de
primes. « Nous avons tenu à associer de bout en bout le comité d'entreprise,
afin de lever toute espèce de doute quant à la sincérité de notre démarche »,
souligne le DRH.