Bayard Presse expérimente le data mining
L'éditeur Bayard Presse teste le data mining. C'est un projet de longue haleine que le marketing a su associer dès le départ aux équipes du terrain. Tout en restant prudent, Philippe Van Mastrigt, le coordinateur du projet, analyse avec enthousiasme les premiers résultats.
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«Cela a débuté à la suite d'un projet CRM qui s'est mal passé, relate
Philippe Van Mastrigt, directeur Projets et développements, une structure
rattachée à la direction commerciale et marketing de Bayard Presse. Du coup,
nous nous sommes penchés sur les outils de gestion de campagnes. Puis, nous
nous sommes rendus compte qu'un outil de ce type n'avait pas d'intérêt pour
nous, vu son coût et vue notre structure marketing décentralisée. C'est à
partir de là que les sociétés consultées ont commencé à nous parler de data
mining. » Cette première évocation du data mining, il y a trois ans, a fait son
chemin. Après avoir pris le temps de valider l'idée, Bayard Presse choisit de
tester le data mining, et de le faire avec l'aide d'une société extérieure,
Soft Computing, choisie fin 2001. « Dès le départ, nous avons considéré le data
mining, non comme une solution identifiée mais comme un levier marketing
potentiel à explorer. » Un bon réflexe ! Suivi d'un autre automatisme, facteur
clé de succès : la forte association des utilisateurs finaux, marketing et
commerciaux dès le début du projet. La société est en effet organisée en trois
marchés, chacun doté d'une BDDM : les titres Jeunesse, les journaux et la VPC
religieuse et enfin les produits seniors. « Nous avons demandé à chaque marché
de nous indiquer la question marketing qui les intéressait le plus », explique
Philippe Van Mastrigt. Un petit groupe pilote d'utilisateurs terrain a été
constitué pour suivre les résultats : le marché Jeunesse se posait des
questions sur sa segmentation clients, le Religieux sur l'appétence à la VPC et
le Senior sur la problématique de réabonnement. Les premiers résultats des
études sont tombés fin 2002, et des tests grandeur nature ont été lancés en
janvier 2003. Si le projet semble lent à s'être concrétisé, Philippe Van
Mastrigt ne le déplore pas, au contraire : l'appropriation du projet, selon
lui, est une étape primordiale à ne pas négliger. Car, sans acceptation et mise
en pratique de la part de l'équipe commerciale, tout le travail de réflexion et
d'analyse serait vain. Aujourd'hui, Bayard Presse a déjà fait des découvertes
globales très pertinentes - sur l'intérêt, par exemple, de rapprocher les trois
BDDM. Mais a aussi découvert des informations vitales sur les comportements
d'achats : « On sait aujourd'hui que l'on ne devient pas un super client ! On
l'est dans la première année de vie ou on ne l'est pas ! Alors que l'on avait
tendance à ne pas trop solliciter au départ nos nouveaux clients, c'est à ce
moment-là justement qu'il aurait fallut leur faire des propositions ! » Des
découvertes que Bayard Presse va prendre le temps de valider et développer. Dès
aujourd'hui, l'équipe a recruté un statisticien pour suivre le projet.