Comment Le Monde est devenu le 1er média sur les réseaux sociaux
Comment écrire pour les "nouveaux" médias quand on est un quotidien fondé au sortir de la seconde guerre mondiale ? Lors d'une matinée consacrée au "social storytelling", Le Monde a livré ses bonnes pratiques sur Snapchat, sur lequel la marque média est présente depuis 2016.
Ce sont près de 12 millions de followers, de fans et d'abonnés cumulés (mais non dédupliqués) qui suivent les actualités du Monde sur les réseaux sociaux. 7,6 millions sur Twitter, près de 4 millions sur Facebook, et environ 350.000 sur Instagram, qui font du journal du soir la marque média d'actualité française la plus puissante sur les médias sociaux, loin devant les 6 millions et 4 millions du Figaro et de Libération. Un chiffre qui grimpe à 28 millions si l'on ajoute les communautés de L'Obs, Télérama, Courrier International, Huffpost et La Vie. Si la marque Le Monde repose historiquement sur les piliers que sont "le magazine papier qui assure sa légitimité historique, le site et l'application mobile qui permettent de toucher une audience plus large", explique le directeur des rédactions Luc Bronner, "ils sont complémentaires avec le dernier pilier, les réseaux sociaux, qui offrent une nouvelle façon de s'adresser aux lecteurs avec plus de personnalisation et en suscitant plus d'engagement". Explications lors de la matinée dédiée à la thématique du social storytelling organisée par la régie du groupe, MPublicité.
L'exemple de Snapchat
"Avoir été présent et en partenariat au lancement de chaque nouvelle plateforme" est la force du groupe Le Monde, selon Laurence Bonicalzi Bridier, présidente de MPublicité. La page Facebook a en effet été créée dès mai 2008, soit moins d'un an après le déploiement de la version francophone du réseau social, le compte Twitter en mars 2009, année de la mise en ligne du site à destination de l'hexagone, de même sur Instagram où le média est présent depuis mai 2012. Plus récemment, le quotidien français s'est ouvert un compte sur Snapchat en mars 2016 et faisait partie, en septembre suivant, des premiers médias à investir l'onglet Discover. Une "belle visibilité" sur l'application mobile utilisée chaque jour par 8 millions de Français, mais qui nécessite de "trouver son identité pour publier sur un support duquel on n'est pas propriétaire" expose Jean-Guillaume Santi, responsable Snapchat Discover pour lemonde.fr. S'adapter au format, 100% mobile donc principalement visuel, mais aussi à l'écriture, qui se doit d'être impactante. "Toutes les informations doivent être accessibles de façon hiérarchisée dès la première seconde du snap, afin de donner envie au mobinaute de visionner la suite au cours de sa navigation entre les contenus Discover, et être traduite de façon créative afin d'exploiter au mieux le format visuel de l'application" explique-t-il par exemple. Fort de ses 425 éditions sur Snapchat, Le Monde pense avoir trouvé son public sur ce medium : une audience "relativement bienveillante" âgée à 80% de moins de 25 ans. Prochaine étape : utiliser ce support pour "transformer les lecteurs du Monde sur Snapchat en abonnés sur le numérique, voire de l'édition papier" annonce Luc Bronner qui se targue d'avoir recruté 12.000 jeunes abonnés sur le numérique en octobre. Un pari encore loin d'être gagné : sur 760 mobinautes et consommateurs du média sur Discover interrogés, seuls 2 ont indiqué lire Le Monde sur d'autres supports.
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