Le courrier publicitaire dans l’oeil de…Nicolas Simon, concepteur-rédacteur freelance
Nicolas Simon est l’un des maillons essentiels des campagnes de communication, puisqu’il travaille à leur conception et à leur élaboration. Il nous partage sa vision, à la fois marketing et littéraire, du courrier publicitaire.
Qu'évoque pour vous le courrier publicitaire de nos jours ?
Selon moi, le courrier publicitaire représente un vrai parti-pris de la part des marques qui décident de l’intégrer à leurs campagnes de communication. C’est l’engagement d’entrer avec les destinataires - clients actuels ou à venir - dans une relation épistolaire. On peut penser que cette relation est à sens unique, que ce n’est que la marque qui adresse un courrier...sauf si l’on considère que la réponse du destinataire peut se traduire par un acte d’achat, une fidélité accrue etc… D’ailleurs, le courrier publicitaire répond à un double objectif, d’amélioration des ventes mais aussi d’amélioration de la relation client.
Le papier est un support affichant une vraie noblesse. Aussi, il est indispensable de miser sur l’esthétisme et la qualité : du format, du papier, de l’impression, des images et du choix des mots. Partant du principe qu’un courrier publicitaire s’invite chez les gens (quoique de façon moins intrusive qu’un courrier digital, car on a toujours le choix de décacheter ou non l’enveloppe), j’estime que la moindre des choses pour l’expéditeur est de proposer un moment agréable chez le destinataire, en lui racontant une histoire, en le faisant voyager, en le faisant rire… Même un léger sourire est déjà une victoire !
Pour leur esthétisme et leur sens du “bel objet”, je pense aux courriers publicitaires de Nespresso… Un bel exemple de qualité et de finesse du support.
Ensuite, j’ai moi-même beaucoup travaillé pour Volkswagen, en déclinant sur le papier leurs campagnes de communication, en prenant soin de trouver des accroches conniventes. J’apprécie particulièrement l’histoire publicitaire de cette marque, qui s’est toujours appliquée à trouver un ton en décalage, sous le signe du second degré.
Enfin, je citerais la campagne imaginée par l’agence Babel pour l’association de lutte contre les violences faites aux enfants, L’innocence en danger, qui consistait à l’envoi de lettres de démotivation, illustrant les maux des victimes, et adressées aux grandes entreprises pour les inciter à soutenir la cause. Un exemple probant de la force du papier quant à son pouvoir d’interpellation et de persuasion.