Un terme contesté pour un bien réel
Si certains spécialistes remettent en cause le terme de "géomarketing", il n'en demeure pas moins une réalité pour bon nombre d'entreprises, qui le développent soit en interne, soit en faisant appel à des sociétés spécialisées. Et le marché progresse, même s'il reste encore modeste.
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Le terme "géomarketing" ne fait pas l'unanimité. Non pas que le marketing
direct ou que le télémarketing liés à une traduction géographique des données
n'existe pas. Mais certains professionnels du secteur remettent en cause la
terminologie même de géomarketing. Pour Christophe Girardier, P-dg d'Asterop, «
c'est un joli terme, mais tellement galvaudé. Aujourd'hui, il suffit d'avoir un
SIG, système d'information géographique, et des données. Or, le géomarketing
est beaucoup plus orienté vers le décisionnel. Il permet d'optimiser les
performances des ventes. Si la dimension géographique est importante, le
marketing est primordial. » Guillaume Beauregard, directeur commercial et
marketing de GeoConcept préfère parler de « GéoCRM, qui englobe un rapport
direct avec le client (call center), les technologies pour les commerciaux, une
capacité d'analyse, mais également le transport et la logistique. » Faut-il
alors parler, comme le suggère Christophe Girardier, de « GéoIntelligence » ?
Pour Philippe Le Blanc, chef du service développement et innovation à la
direction marketing de MédiaPost, « le terme de GéoIntelligence est du...
marketing ». Au-delà de ces considérations, le marché du géomarketing englobe
différentes activités qui vont de la base de données géographiques au
consultant en passant par les éditeurs de SIG. En revanche, personne ne semble
réellement capable de l'évaluer avec précision. Ce n'est finalement qu'une
petite partie de la géomatique, discipline qui regroupe l'ensemble des
techniques et des applications dédiées à la représentation et à l'analyse de
données numériques à composante géographique et cartographique. Sur ce sujet
également, les experts sont assez évasifs. Certains l'estiment à 300 millions
d'euros pour la France avec une croissance annuelle de 15 %. Mais d'autres
chiffres sont nettement moins optimistes (en dessous de 200 millions d'euros).
Le CNIG (Comité National de l'Information Géographique) l'évalue même à 150
millions d'euros. Philippe Le Blanc considère que le marché du géomarketing est
d'environ 30 millions d'euros avec une répartition à peu près équivalente entre
les études et les SIG. « Le marché est en croissance et l'on peut noter une
tendance à l'intégration sur les grands comptes, alors que les PME-PMI
commencent seulement à s'y intéresser. Toutefois, si le marché a un fort
potentiel de développement, les études ne dépasseront jamais 30 millions
d'euros. » Pour Franck Bleuzen, P-dg de GeoXpand, « il existe une dizaine de
gros projets par an (de 0,5 à 0,6 million d'euros) et j'estime que le
géomarketing atteint difficilement 15 millions d'euros. » Un chiffre repris par
Christophe Girardier. Mais qui évalue le potentiel de la GeoIntelligence à 150
millions d'euros dans les cinq ans à venir.
Christophe Girardier (Asterop)
: "Le géomarketing est un terme un peu
galvaudé. Il doit orienter vers le décisionnel. Si la dimension géographique
est importante, le marketing est primordial".
Pierre Morin, de la société D interactive, rappelle que « le retard de la
France est la conséquence des tarifs prohibitifs longtemps pratiqués sur les
bases de données. Heureusement, les prix ont fortement baissé ces dernières
années. » Chez les éditeurs de SIG, les analyses ne sont guère plus précises.
Toutefois, chez Navtech, on rappelle que le géomarketing est en progression,
même s'il ne représente que 25 % de l'activité de l'entreprise. « Le marché des
SIG progresse de 15 % par an et la France totalise 10 % de l'activité
européenne », commente Hélène Combot, responsable de marché chez Esri. A l'IGN,
on évoque une progression de 50 % de la demande sur l'ensemble des produits
destinés au géomarketing. Ainsi, les données restent floues puisque la
fourchette varie, selon les sources, de 15 à 30 millions d'euros. Mais elle a
au moins le mérite de montrer les limites de ce marché, longtemps porté par les
banques, puis les télécommunications. Aujourd'hui, « la grande distribution
semble être le secteur le plus friand de cette technique, grâce à la masse de
données collectées via les cartes de fidélité », indique Olivier Fouqueré,
directeur de Mercuriale. Une étude de GeoXpand (voir Marketing Direct n° 55)
montre que les plus grands utilisateurs de géomarketing sont les opérateurs de
téléphonie (plus de 85 %), devant la grande distribution (75 %), les
entreprises de communication, les banques (50 %) et les compagnies d'assurance.
A l'autre bout du classement, la distribution spécialisée, les industries de
biens d'équipement professionnels ou le BTP et l'immobilier l'ignorent (moins
de 20 %). Toujours d'après cette étude, un tiers des entreprises utilisent le
géomarketing. Elles s'en servent pour analyser leur zone de chalandise avant de
rechercher de nouveaux clients potentiels. C'est notamment le cas de la grande
distribution. « Plus la situation se tend, plus les entreprises ont besoin
d'avoir une lisibilité du marché. Les enseignes de la grande distribution sont
en recherche de fidélisation et de reconquête sur un marché figé », note ainsi
Franck Bleuzen. Enfin, 72 % des entreprises pratiquent le géomarketing en
interne, même si l'externalisation est en progression. Un élément de l'étude
que contredisent certains spécialistes. « Un transfert s'opère entre les
sociétés d'études et les éditeurs de SIG. Les entreprises ne veulent plus payer
des millions d'euros pour une étude », souligne Hélène Combo. Elles seraient
donc tentées par l'intégration de SIG adaptés à leur métier et à leurs
objectifs particuliers. Ces outils informatiques leur permettent de traiter les
données récurrentes dans l'entreprise au rythme de leur choix (quotidien,
hebdomadaire) et de façon autonome. En revanche, cette attente d'autonomie dans
les traitements n'est pas opposée au fait que le pôle "études géomarketing" ait
parfois besoin d'expertise externe pour des thèmes d'études stratégiques, comme
l'optimisation de réseaux de points de vente. « Le manque de compétence
interne, l'absence de temps et la volonté d'assurer les prises de décision par
une analyse externe à l'entreprise, justifient une sous-traitance de ces études
», remarque Olivier Fouqueré.
Précision et respect de la vie privée
Dans sa démarche de géomarketing, l'entreprise se trouve
face à trois types d'interlocuteurs : les fournisseurs de BDD, les éditeurs de
SIG et les prestataires de service. Les premières données sont cartographiques.
La France compte trois sociétés particulièrement actives dans ce domaine : IGN,
Télé Atlas et Navtech. Longtemps considéré comme un frein au développement du
géomarketing et plus globalement de la géomatique, le prix de ces BDD a
fortement baissé ces dernières années. L'IGN, qui réalise la moitié de son
chiffre d'affaires avec les cartes numérisées, fournit uniquement des données
sur la France. Télé Atlas couvre plus généralement le Vieux Continent. Enfin,
Navtech est positionné mondialement. Cette concurrence et le développement du
secteur ont obligé l'IGN à réduire ses tarifs. L'an passé, ils ont baissé de 20
à 30 %. Et cette entreprise, mi-publique, mi-privée, de rappeler que ses
concurrents se fournissent chez elle, même s'ils apportent une certaine valeur
ajoutée. D'ailleurs, elle n'a pas hésité à conclure des accords de
partenariats, y compris avec les éditeurs de SIG. Début 2001, IGN annonçait
ainsi la signature d'un contrat avec Télé Atlas. Ce dernier peut désormais
extraire et intégrer dans ses bases les données géographiques des cartes IGN au
1/25 000, ainsi que les attributs de numérotation de rues (adresses) issus de
la base Géoroute. Et Vincent Ham, responsable du département études-marketing
de l'IGN, d'annoncer Géoroute Raster, coédité avec Cartosphère (filiale d'Esri)
avec des images issues de Géoroute et comprenant 8 niveaux d'échelles fixes sur
toutes les agglomérations. Destiné à Internet et aux SIG, l'outil permet
d'avoir une pyramide d'échelles. Pour prouver son dynamisme et faire taire
certaines critiques sur la lenteur de ses mises à jour, l'IGN prévoit également
pour le courant de l'année 2002, une mise à jour continue. De fait, elle sera
annuelle ou biennale pour toutes les agglomérations. De son côté, Télé Atlas
n'est pas en reste. « Nous couvrons 100 % du réseau routier et 55 % de la
population française avec les numéros de maisons, grâce à notre nouveau produit
Multinet France », déclare ainsi Sabine Bescond-Delemer, responsable marketing.
Ce dernier, qui offre les plans de rues détaillés avec tous les attributs pour
les agglomérations de plus de 10 000 habitants (63 % de la population), donne
accès à l'intégralité de la géométrie du réseau routier français, soit 1 450
000 km. Enfin, le dernier acteur, Navtech, spécialiste du marché de la
navigation embarquée, est arrivé sur ce secteur en France début janvier 2001.
Bien entendu, Pascal Boyeau, ingénieur commercial de l'entité Business de
Navtech, reconnaît que « son entreprise se fournit aussi à l'IGN pour des
données purement françaises. » Il fournit aussi bien des éditeurs de SIG que
des intégrateurs qui achètent ses logiciels, soit il propose ses services en
mode ASP à des prestataires. « Nous avons des bases de haute qualité car les
données sont plus complexes pour la navigation embarquée que pour le
géomarketing. Nous avons, par exemple, quatre révisions annuelles de notre
couverture mondiale. » Navtech, qui travaille avec le même format pour tous les
pays, propose une précision de 15 m dans les applications traditionnelles.
Pascal Boyeau (Nactech)
: " Les données sont plus complexes pour la
navigation embarquéeque pour le géomarketing"
Mais, si cette entreprise américaine assure couvrir 100 % des Etats-Unis et de
l'Europe du Nord, il semble que cela soit plus complexe pour l'Europe du Sud. «
Le service des collectes des données est moins performant, mais il y a aussi
historiquement beaucoup plus de rues. Il en existe deux fois plus en France
qu'en Allemagne », constate Pascal Boyeau. En 2005, l'ensemble de l'Europe sera
couvert à 100 %. Toutefois, pour faire du géomarketing, les données
cartographiques ne suffisent pas. Encore faut-il les enrichir des données
statistiques économiques, démographiques... Celles de l'Insee sont très
utilisées dans le domaine du géomarketing. Il en va ainsi du répertoire Siren
(entreprises), mais surtout des résultats du recensement 1999 qui ont permis
d'alimenter en données fraîches les Iris 2000. « 2 000 habitants est une
précision suffisante pour une banque qui veut développer son réseau. En deçà,
cela demanderait beaucoup de travail pour un niveau de pertinence qui n'est pas
évident », estime Nicole Planade, chef de division des services spécifiques et
des grands comptes à l'Insee Infos Service. Aux côtés des institutionnels, des
sociétés, telles Consodata, Claritas et Experian pour les informations
géocodées, offrent également des solutions globales. Consodata dispose, par
exemple, d'une base de 3,5 millions de foyers alimentée grâce aux enquêtes
comportementales réalisées deux fois par an. « Ces données, qui concernent 2
500 critères d'informations, couvrent 95 % des besoins sur la consommation des
ménages », explique Jean-Daniel Paulet, directeur commercial de Consodata. Bien
entendu, Consodata complète ses données avec celles de l'Insee et de France
Télécom. « Avec la base de France Télécom, nous arrivons au comportement d'une
rue. » Mais cette entreprise est aussi un intégrateur. « Certains achètent des
SIG et des bases de données sans réellement s'en servir. En tant
qu'intégrateur, nous avons avec Consotrade un logiciel facile à utiliser »,
poursuit Jean-Denis Paulet. Autre source d'informations : Wanadoo Data. Ce
spécialiste du marketing direct est rediffuseur des données Insee, mais dispose
également des fichiers de France Télécom (19 millions de foyers et 3,2 millions
d'entreprises et de professionnels).
Trois acteurs majeurs des SIG
Maillon essentiel du géomarketing, les systèmes d'information
géographiques sont représentés principalement par trois sociétés : Esri,
GeoConcept et Claritas. Toutefois, elles ne sont plus seules. De nouveaux
intervenants arrivent sur le marché. Apic développe ainsi une offre
géomarketing avec EDS, spécialiste des services informatiques. CMS (Channel
Management System) est composé du SIG Apic, de bases de données et modules
spécifiques de géomarketing. Autre intervenant : Agi-Soft. Il développe
Logicarte (sous Windows). Ce logiciel regroupe à la fois un SIG, des outils de
traitement statistique et un logiciel de cartographie thématique. Pour François
Wartelle, responsable de produits, « il permet de chercher des séries qui ont
un rapprochement dans l'espace. Il traître les variables en évitant les pics,
effectue des analyses automatiques de typologies... » Agi-Soft développe des
bases de données dans le monde entier. Mais, une fois livrées, les clients en
assurent généralement eux-mêmes la réactualisation. Cependant, les SIG les
plus utilisés en géomarketing proviennent des trois leaders. Esri, qui
revendique un leadership mondial (35 % de PDM), détient 27 % du marché
français. Il développe un pack géomarketing livré sur un SIG standard (ArcView
Gis) avec les extensions Network Analyst. La solution comporte ArcView pour les
analyses géomarketing, Arc IMS pour la diffusion Intranet de la cartographie,
mais aussi les interfaces avec les solutions logicielles (SAP...). Il existe
également une application "presse bouton" et Arc Pad, une solution Intranet
mobile. « Pour le géomarketing, nous offrons les données via notre filiale
Cartosphère car nous souhaitons livrer des solutions clés en main », explique
Fabrice Phelep, ingénieur technico-commercial. Claritas, pour sa part,
développe des solutions complètes pour le géomarketing. Il vient de lancer la
version 6.5 de MapInfo Professional, qui apporte plus de 10 nouvelles fonctions
autour de deux axes forts. A savoir, la réalisation de cartes plus esthétiques
et plus percutantes et une création facilitée de cartes et d'objets
cartographiques. Enfin, GeoConcept, qui réalise un chiffre d'affaires de 6,1
millions d'euros en France (mai 2001) en hausse de 209 %, a lancé en octobre
dernier une nouvelle version de son SIG, GeoConcept G5, plus simple à utiliser
et plus puissant. Il dispose d'une capacité d'intégration dans le système
global d'information du client sans aucun développement spécifique et présente
une interopérabilité avec les standards de l'industrie, tels qu'Oracle DB2,
Office ou Windows 95/98/NT. Mais GeoConcept développe également des solutions
géomarketing avec un géocodeur à l'Iris 2000 en intégrant des données comme
celles de Consodata. Il commercialise de nouvelles solutions moins onéreuses
avec les Technocartes, comme W@m, accessibles par CD ou via Internet (61 euros
par poste et par mois).
Des solutions globales
Au-delà de la fourniture d'outils et de logiciels, certaines entreprises se
positionnent comme des intégrateurs. C'est notamment le cas de Claritas ou
encore de Consodata, mais également de sociétés spécialisées dans les études.
La société Mercuriale se réclame de cette catégorie et développe une solution
pour son pôle applications avec la gamme Géomarket. Cette dernière offre des
solutions complètes avec des éléments particuliers selon le métier du client.
Société d'études en géomarketing, dirigée par Patrick Desqueyroux et Olivier
Lamy, Geocible utilise tous les outils du marché. « Chaque SIG a ses qualités
», reconnaît Olivier Lamy. Rediffuseur officiel ING et Insee, la société
développe également différents outils, dont son propre géocodeur, « qui peut
géocoder n'importe quoi ». Au-delà, c'est bien à travers le conseil que
l'entreprise veut jouer un rôle sur ce marché. « Notre objectif est de
permettre à nos clients d'optimiser leur organisation et leurs actions
commerciales et marketing. » Chez D interactive, l'activité géomarketing a été
créée par Thierry Vallaud, directeur des études et de la prospective. Présent
sur l'ensemble des métiers du CRM, le géomarketing n'est qu'une brique de
l'offre du groupe, une brique basée sur le géocodage et la modélisation. « Ce
n'est pas uniquement le géomarketing qui va faire augmenter le chiffre
d'affaires des entreprises », rappelle Thierry Vallaud. GeoXpand se positionne
également davantage comme une société de conseil plutôt que comme un
intégrateur. « Nous intervenons en amont des projets pour en définir la
spécification, mais aussi le choix des meilleures technologies et une bonne
méthodologie », résume Franck Bleuzen. Autre cas : Cartegie (ex-Cabinet Régis
Barbier). Cette société se définit comme « une SSII et un intégrateur
spécialisé dans les données commerciales et marketing », selon Laurent Gadot,
directeur commercial et marketing. La prise en compte de l'aspect géographique
remonte à une dizaine d'années. Il est développé dans une logique ASP pour
rendre ces données accessibles, même si elles nécessitent un investissement
important. 35 millions d'adresses sont stockées et géocodées. Internet est
aussi un outil essentiel pour Asterop, dont l'approche se veut différente de
ses concurrents. « Nous sommes la seule société à proposer un outil
géomarketing qui n'est pas un SIG », prévient Christophe Girardier. Pour
l'inventeur du « concept de business GéoIntelligence », Internet permet de
développer des environnements "clients légers", adoptés par des sociétés comme
Conforama. Et GeoPotentiel, outil développé en partenariat avec ACNielsen, LSA
et B&B Market, accessible aux acteurs de la grande distribution, permet de
définir des actions de marketing opérationnel et stratégique. Il détermine pour
près de 80 catégories de produit, le chiffre d'affaires théorique du magasin,
sa part de marché théorique, le chiffre d'affaires théorique de sa zone de
chalandise et un indice de demande par foyer. Asterop, peu favorable aux BDD
comportementales, va lancer également une nouvelle base de consommation
recouvrant tous les rayons et tous les thèmes de la distribution spécialisée.
Autre société qui a développé une offre ASP, Maporama commercialise une
solution géocentrique, récemment choisie par Optic 2000 pour permettre à ses
clients de trouver le magasin le plus proche sur son site internet. Si Laurent
Vermot-Gauchy, P-dg de Maporama, affirme que « les produits peuvent être
connectés à l'informatique des clients et que certains d'entre eux l'utilisent
en Intranet pour positionner les concurrents et les utilisateurs de cartes de
fidélité », il reconnaît aussi ne pas avoir toutes les fonctions nécessaires au
géomarketing. D'ailleurs, de l'avis de la plupart des spécialistes, l'avenir ne
passe pas par Internet. Mais les entreprises qui disposent d'un réseau peuvent
avoir un poste central, accessible via Intranet par les agences ou les
magasins.
Médiapost : "le géomarketing à la portée de toutes les bourses"
Le géomarketing est un métier relativement ancien pour Médiapost, filiale du groupe La Poste spécialisée dans la distribution d'ISA (imprimés sans adresse), mais son existence en tant que prestataire à part entière est récente. Il est devenu « une business unit financièrement parlant depuis un an et demi », note Philippe Le Blanc, chef de service développement/innovation à la direction marketing. Cette entreprise vend des données, notamment celles de l'Insee, des études et du conseil. Mais Médiapost veut développer "un géomarketing à la portée de toutes les bourses". Parallèlement, l'entreprise entend s'adapter aux besoins du client en réalisant des études sur mesure dans 80 % des cas. Les prestations de Médiapost vont du géomerchandising, c'est-à-dire de la connaissance des potentiels d'une zone de chalandise, aux prestations cartographiques en passant par des études de zones et de l'enrichissement de fichiers. Elle dispose d'un service études et ciblage intégré s'appuyant sur une base de données locales segmentées en 51 000 quartiers de 500 foyers en moyenne. « Le géomarketing est une composante du CRM. Ce qui est important, c'est de rentabiliser rapidement les investissements. Il est essentiel de suivre le client. Il ne s'agit pas uniquement de livrer des études », ajoute Philippe Le Blanc. Actuellement limitées à la France, les activités géomarketing de Médiapost pourraient devenir transfrontalières. Mais, pour travailler à l'étranger, il faut obtenir des données équivalentes, ce qui n'est pas évident. « En Angleterre, on peut avoir toutes sortes de données, mais il y a un problème de fiabilité. Et n'est-il pas dangereux de tout connaître d'un individu ? »