Sociovision
L'approche Sinus-Milieu de Sociovision est désormais disponible en France,
mais également dans onze autres pays européens et aux Etats-Unis. En collant au
plus près à la réalité des consommateurs européens, américains et russes, cette
approche colle à l'émergence du marketing "glocal" où international rime avec
local. C'est devant un parterre de représentants des principales marques
françaises et internationales opérant dans l'Hexagone que Sociovision, société
d'études et de conseil née de la fusion en 1998 de Sinus (société allemande
fondée en 1974) et de Cofremca, a présenté sa première étude Sinus-Milieu
consacrée à la France. Partant du principe que la perception du monde par un
individu donné et, par conséquent, sa manière d'être et d'agir dans la vie, est
filtrée par sa trajectoire familiale et son environnement social, cette étude
propose une représentation de la diversité des sensibilités au sein de la
population française sous forme de différents groupes homogènes. Les
socio-milieux (voir tableau) sont au nombre de neuf. Chaque groupe est
constitué d'individus qui partagent les mêmes aspirations de vie, les mêmes
systèmes de valeurs et les mêmes modes de vie. Le modèle est d'abord mis au
point de manière qualitative, à partir d'un travail de recherche approfondi
mêlant analyse du discours, analyse sémiologique du cadre de vie et observation
de la vie quotidienne des gens. Il est ensuite validé quantitativement auprès
d'un échantillon représentatif de la population. Et régulièrement actualisé.
Au traditionnel critère social qui fait la synthèse entre les revenus,
l'éducation et l'origine sociale, vient s'ajouter un paramètre plus dynamique
sur le changement socio-culturel. Une dimension qui manque souvent aux
typologies classiques plus statiques, mais que Sinus-Milieu développe depuis
plus de 20 ans et ce, dans de nombreux pays européens et en Amérique du Nord.
Avec la France, le programme de recherche porte désormais sur douze pays
européens (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Grande-Bretagne, Hollande,
Hongrie, Italie, Pologne, République Tchèque et Russie) et sur les Etats-Unis.
Ce qui lui permet de revendiquer une dimension à la fois locale et
internationale que Jean Pierre Fourcat, vice-président de Cofremca Sociovision,
qualifie d'approche "glocale", puisqu'il s'agit d'étudier le contexte culturel
de chaque pays et de s'efforcer de repérer les indicateurs de changements,
qu'ils soient locaux, européens ou internationaux.
Marques : revoir les idées reçues
A titre d'exemple, l'approche Sinus-Milieu
à l'international met en évidence la désagrégation progressive de la notion de
hiérarchie. Particulièrement en France, en Allemagne ou en Italie où l'on
estime que la population considère que le pouvoir en place n'est pas assez
optimal. Et que d'autres manières plus douces, comme le travail d'équipe, sont
plus efficaces que les modèles de référence. Pouvoir, compétition, importance
statutaire laissent progressivement la place à une attitude plus consensuelle
dans l'ensemble des sphères de la vie... Jusqu'à l'autorité du père dans son
foyer qui s'effrite. A la question "Un père doit-il être le chef sous son
propre toit ?", ils étaient 60 % de Français à répondre oui, il y a 25 ans. Ils
ne sont plus que 26 % aujourd'hui ! 19 % chez les Allemands, 10 % chez les
Suédois. Un phénomène qui touche néanmoins plus faiblement l'Espagne et les
Etats-Unis et pas du tout le Japon. De quoi revoir certaines idées reçues pour
les marques. Et privilégier, par exemple, le lien avec le consommateur plutôt
que la marque autoritaire. Personnaliser et penser au bénéfice consommateur
plutôt que se braquer sur la notion de marque statut. Jusqu'aux frontières
entre différenciation sélective et de masse qui doivent s'estomper ou aux
nouvelles formes de distribution qui doivent se renouveler. Quant à la notion
même de modernité, il est important de savoir la défricher et de pouvoir
identifier des cibles larges. L'étude met, par exemple, en évidence en Europe,
et particulièrement en Espagne, en France et même en Allemagne, une recherche
de plaisir débridé qui, dans 30 % des cas, se combine à celle d'harmonie. Deux
phénomènes qui ne touchent pas le reste du monde.
MÉTHODOLOGIE
Le modèle est mis au point de manière qualitative à partir d'un travail de recherche approfondi mêlant analyse du discours, analyse sémiologique du cadre de vie et observation de la vie quotidienne des gens. Il est ensuite validé quantitativement auprès d'un échantillon représentatif de la population française.