Six tendances clés pour le e-commerce en Europe
« Internet représente un immense défi pour les distributeurs, constate Bill
Gilmour, associé de PricewaterhouseCoopers, en charge de la coordination du
secteur distribution en Europe, Moyen-Orient et Afrique. L'année à venir sera
déterminante car, en Europe, le commerce en ligne vient d'atteindre sa
maturité. » De fait, les distributeurs présents sur le Web se sont préparés
pour la période de Noël 1999 avec moins de stocks, des bilans plus solides et
des perspectives de meilleure rentabilité nette. PricewaterhouseCoopers en
déduit six tendances clés de l'évolution de ce réseau de distribution.
1- L'investissement dans le commerce électronique portera ses fruits.
Internet deviendra un appoint important de la distribution
classique à travers un réseau de magasins, permettant aux distributeurs de
rentabiliser leurs investissements dès Noël. Les distributeurs commenceront à
synchroniser leurs assortiments et leurs positionnements, à la fois à travers
leur offre électronique et leurs magasins. Les e-commerçants purs vont
s'aventurer sur le terrain des magasins, soit par fusion, soit en créant leurs
propres chaînes.
2- Le marketing relationnel appliqué au commerce électronique deviendra une réalité.
Le consommateur apprendra à
mieux discerner les offres sauvages et les distributeurs devront savoir
transformer les données sur les consommateurs en une connaissance de chaque
consommateur qui leur apporte de la valeur.
3- La taille est et restera critique.
L'an dernier, les 10 premiers acteurs du
commerce électronique dans le monde ont réalisé 43 % du chiffre d'affaires du
e-commerce. Cette concentration ne pourra que s'accentuer avec l'application de
l'effet de levier sur les achats, la personnalisation de l'offre et des
services supplémentaires.
4- Le Web va cannibaliser les ventes en magasin.
La vente en ligne devrait cannibaliser une partie du
chiffre d'affaires en magasin et en VPC sans pour autant augmenter la demande
globale du consommateur. Elle sera le canal de distribution principal pour les
biens culturels : livres, vidéo, billetterie, tandis que pour les autres types
de bien, le CA réalisé en ligne ne devrait pas dépasser 5 à 10 % des ventes
totales. Les distributeurs traditionnels, qui ont largement investi dans le
e-commerce, devraient en voir les premiers bénéfices très tôt, mais ils seront
aussi soumis à un effet de cannibalisation de leurs ventes en magasin dû au
succès de leur offre sur le Web.
5- La mondialisation du commerce électronique commencera difficilement
Le développement d'Internet
en Europe continuera d'enregistrer un retard par rapport aux Etats-Unis,
pouvant aller jusqu'à deux ans, ce qui donnera un avantage concurrentiel majeur
aux entreprises américaines.
6- A terme, la distribution sera organisée en "réseaux de valeur"
Le commerce électronique
apportera un changement majeur au niveau des contrôles qu'exerce typiquement un
distributeur sur ses opérations. D'où la multiplication des alliances
stratégiques bâties sur une logique de maîtrise des fonctions clés et des axes
d'excellence, les autres fonctions étant sous-traitées. Les activités de la
distribution (planification, achat, approvisionnement, logistique, vente,
gestion des ressources humaines, gestion immobilière, gestion des
marchandise...) pourront être partagées au sein d'un réseau de sociétés,
chacune étant responsable d'une petite partie de l'ensemble et se concentrant
sur la valeur ajoutée qu'elle peut créer.