Remises en cause
@ Marc Bertrand
François Rouffiac Directeur délégué des rédactions
Ce n'est pas réellement une surprise. Compte tenu du ralentissement déjà enregistré en 2008 et de la conjoncture générale qui a affecté l'année passée, le bilan 2009 du marché des études marketing et opinion est dans le rouge. Qu'il s'agisse de l'analyse issue de notre classement des 100 premiers ou des premières estimations du Syntec, la baisse est significative. Même si, en moyenne, elle n'atteindrait pas les deux chiffres, le choc est rude pour un secteur qui, jusqu'à présent, résistait plutôt bien aux crises et ne s'attendait sans doute pas à une telle brutalité. Traditionnellement, en période de tension économique, les annonceurs coupent, sans trop d'états d'âme, dans leurs investissements en communication. Ce dont ils ne se sont pas privés en 2009 ; la baisse des recettes des médias atteignant le taux record de 12,5 % par rapport à 2008 (source Irep - France Pub 2009). Apparemment, les investissements études ont été mis sur le même plan. Ce qui ne manquera pas de choquer certains ou de faire dire à d'autres, qu'après tout, il est normal que tous les investissements marketing soient sur un pied d'égalité... Quoi qu'il en soit, il apparaît essentiel que, collectivement et individuellement, les instituts d'études poursuivent les efforts déjà entamés. Pour non seulement défendre leur légitimité globale, mais surtout prouver à quel point leur intervention est majeure dans le cadre de la prise de décision. Plus facile à écrire qu'à faire, évidemment. D'autant que cela passe par un certain nombre de remises en cause. Ne serait-ce que celle de la valorisation des prestations. Certes, il est difficile de résister à la pression des directions achats, qui plus est en période de crise, mais on ne peut prétendre vendre de la valeur ajoutée si l'on casse les prix. De même, s'il est nécessaire de convaincre à haut niveau au sein des entreprises, encore faut-il disposer des offres, et des hommes, correspondant aux besoins et attentes de cette cible. Sans oublier, entre autres, de s'ouvrir à de nouveaux univers.