Pour une meilleure prise de parole des marques
Segment historique du marché des études, les tests de publicité en représentent une part importante, récurrente, et qui se décline à l'international. Si les marques ne peuvent pas s'en passer, les instituts non plus.
Je m'abonne
La reprise du marché publicitaire n'a pas été au rendez-vous de 2002. Les
recettes publicitaires dans les grands médias ont baissé de 0,42 % selon France
Pub et de 1,2 % selon l'Irep. Le hors-médias, en revanche, a légèrement
progressé (+ 1,2 %). Ce dernier représente déjà 64 % du total des
investissements publicitaires estimés à 29,23 MdE en 2002. Dans le monde, ce
sont plus de 330 Md$ qui ont été investis en publicité pour la seule année
2002. En France, en 2001, plus de 160 000 pages de publicité ont été publiées
dans la presse (magazine et quotidienne), plus de 80 000 spots ont été diffusés
sur les ondes radio, et plus de 1 million de films TV l'ont été sur les chaînes
hertziennes, du câble et du satellite. Pour 2002, TNS Media Intelligence
recense plus de 200 000 pages de publicité presse, plus de 1 million de spots
radio et plus de 1,6 million de spots TV. « La publicité reste un moyen
privilégié pour prendre la parole», écrivent Katja Tochtermann et Bruno Schmutz
dans la RFM (1). Encore faut-il s'assurer qu'une nouvelle campagne augmente la
notoriété, transmette un message clair, soit en adéquation avec les valeurs de
la marque, arrive à convaincre la cible, c'est-à-dire recrute ou fidélise. Pour
savoir si une campagne répond bien aux objectifs, et si l'argent investi l'est
à bon escient, il existe une solution : recourir aux tests de publicité. «
Notre approche de la publicité et de la mesure d'efficacité de celle-ci doit
placer au cœur du débat la validation de l'émergence, de la pertinence, de la
différence des discours de communication », estime Danielle Cantau, directrice
à l'unité Marketing de TNS Sofres. « Il faut s'interroger sur la façon dont la
société évolue, donc comment évoluent le consommateur et le discours »,
remarque François Laurent, Marketing Europe Research & Media Director de
Thomson Multimédia. Entrent désormais dans le champ des outils sur la
publicité, les études sur les courants et les tendances, l'évolution sociale ou
culturelle, qui permettent de mieux cerner les cibles comportementales. Cette
écoute permanente que mettent en place les leaders du marché mobilise des
ressources issues à la fois d'études récurrentes couplées à des expertises
quali et sémiologiques. « Le consommateur sait décider, la publicité doit
jongler avec un discours de connivence et de crédibilité. Or, on fonctionne
encore trop sur des a priori datant d'au moins vingt ans », poursuit François
Laurent. Conséquence : sous son impulsion, un groupe de réflexion s'est créé au
Celsa, composé de professionnels, de chercheurs et d'universitaires. Ils
s'interrogent sur l'évolution des discours. Le club a également initié un grand
chantier sur la persuasion. Ses travaux devraient aboutir prochainement aux
Assises de la Persuasion associant le Club Celsa, le Celsa et l'Irep.
Une nouvelle approche
Redonner son poids au
consommateur et définir son poids pour la marque est au cœur du débat sur
l'évolution des outils de tests publicitaires. « Les tests publicitaires se
sont trop longtemps intéressés uniquement au fonctionnement publicitaire en
général ou à l'analyse du plan médias en particulier ; à l'émission, à
l'impact, constate Elisabeth Martine-Cosnefroy, Dg adjointe de CSA. Mais
pourquoi ne pas faire profiter nos clients, annonceurs et publicitaires, d'une
véritable approche qualifiante, d'une identification, non seulement des effets
publicitaires mais aussi des cibles touchées, et des profils travaillés ?
Ainsi, on peut vérifier si le profil client visé est bien touché par la
campagne et s'il a bien été sensibilité par l'approche. » Les outils AdTest et
AdPost ont été travaillés pour aborder des critères aussi concrets que l'achat,
en valeur et en volume, ce qui, souligne Claude Suquet, P-dg de groupe CSA, «
enrichit énormément les conclusions sur l'impact de la publicité. Au-delà des
attitudes ou des perceptions, les réponses sont traduites en données concrètes.
C'est cette analyse à valeur ajoutée qui nous intéresse et motive notre
stratégie de développement méthodologique. » Chez Research International, comme
chez les autres leaders du marché, on relie de plus en plus les études
publicitaires aux études sur la marque : « Notre Business Practice, qui traite
ce type d'études, s'appelle d'ailleurs désormais Branding & Communication,
explique Florence Soyer, Business Unit Manager chez RI France. Aujourd'hui, une
publicité doit être impactante mais surtout être capable de faire évoluer la
marque. » L'émotion est aussi à l'origine de l'outil Foretel de NFO Infratest,
une approche quali-quanti qui intègre les mesures de l'émotion.
Des attentes fortes
En cette période difficile pour les
investissements publicitaires, il faut noter que les investissements études
consacrés aux tests publicitaires n'ont pas diminué et représentent une part du
marché des études de l'ordre de 3 %. « Les annonceurs de la grande consommation
sont particulièrement agressifs depuis deux ans », constate Laurent Battais,
directeur général de MarketingScan. Ce chiffre de 3 % global reflète mal les
réalités du marché. Pour certaines sociétés d'études, les études publicitaires
pèsent jusqu'à 20 % de leur chiffre d'affaires. « Les trois quarts des études
intègrent la publicité, d'une façon ou d'une autre », commente Georges
Guelfand, P-dg de QCG (Qualitative Consulting Group). « C'est, avec
l'innovation, l'un des pôles les plus forts du groupe GfK et l'un des plus
volumétriques », admet Helen Zeitoun, directeur général de GfK Sofema. Pour le
groupe Ipsos, l'activité publicitaire (Ipsos-ASI) est celle qui se porte le
mieux, notamment en Amérique du Nord et représente 111 ME soit 21 % du chiffre
d'affaires total. Elle fait même preuve d'une belle croissance organique, +
14,7 % en 2002 contre + 8 % pour le reste du groupe. A cela, il faut ajouter
les pré-tests quali : ils représentent 30 à 35 % du chiffre d'affaires d'Ipsos
Insight. Pour les sociétés d'études, les tests publicitaires représentent
souvent des budgets à l'année, une manne qui vient à propos amortir les coûts
des terrains. Pour exemple, les budgets annuels des annonceurs vont de 6 000
E/an (pour des post-tests) à 2,5 ME/an. Des budgets avoisinant les 18 000 E/an
sont communs. La constitution d'outils normés et de bases de données permet aux
instituts de consolider leurs relations avec leurs clients et de les fidéliser.
Pour les grands annonceurs (P&G, Unilever, Nestlé, Danone, etc.), le
référencement des instituts d'études se fait par type d'outils et la plupart du
temps à l'international. P&G, Kraft sont des clients historiques d'AdVantage de
GfK. Beiersdorf travaille à l'international avec l'AdVisor de NFO Infratest. «
Nous sommes fidèles à cette méthode parce que NFO Infratest nous a construit
une base de données Nivea qui nous permet de nous comparer au standard général,
mais aussi à notre propre standard », explique Emmanuelle Richeton, responsable
Etudes de Beiersdorf France. Lever Fabergé travaille avec Milward Brown en
pré-test et tracking. « Cela permet des comparaisons », souligne Anne-Gabrielle
Dangu, responsable du Département Consumer & Market Insight de Lever Fabergé.
Colgate Palmolive travaille en pré-test à l'international avec l'outil Next
d'Ipsos ASI. Ipsos ASI France réalise 60 % de son chiffre d'affaires avec ses
20 premiers clients. « ASI est le métier le plus présent chez nos Key Account
Clients », note Christophe Cambournac, directeur général d'Ipsos ASI. D'autant
que le développement du tracking amène à construire des relations de vrai
partenariat entre l'institut et son client. Mais, pour faire travailler un
département Etudes Publicitaires, les instituts ne peuvent pas compter sur les
seuls trackings. Il faut aussi beaucoup de petites études. Une exigence : « On
ne soulignera jamais assez l'importance d'un terrain de qualité quand on fait
des pré-tests quanti, précise François Laurent. Pour les pré-tests quali, il
faut des instituts qui se connaissent bien et qui ont l'habitude de travailler
ensemble. » « Notre budget études pub est toujours aussi important, constate
Anne-Gabrielle Dangu. Notre flux d'innovations est tel, qu'il y a et qu'il y
aura toujours des tests de pub. » Compte tenu des enjeux stratégiques, du
besoin d'innover, des investissements consentis pour le lancement d'un nouveau
produit, le marché des études publicitaires n'est pas prêt de disparaître. «
Les annonceurs testent même encore plus, car ils ont encore moins le droit à
l'erreur », indique Christophe Cambournac. L'ensemble des grands annonceurs
internationaux sont de gros consommateurs de pré-tests quanti, avec de vrais
process et des référencements mondiaux ou régionaux. « Depuis quelques années,
Colgate Palmolive a une politique de pré-tests systématiques pour toutes les
nouvelles campagnes qui ont vocation à être multipays », constate Dominique
Esmieux, Consumer Insight Senior Manager chez Colgate Palmolive.
Le dynamisme des pré-tests
S'il n'évolue pas à la baisse, en
revanche, le marché des tests publicitaires est en pleine mutation. « Le
business a tendance à aller de plus en plus vers le pré-test », constate
Christophe Cambournac. Résultats : les pré-tests représentent 75 % du chiffre
d'affaires d'Ipsos ASI dans le monde, les trackings et brand equity formant le
reste. Millward Brown qui, il y a trente ans, ne faisait que du tracking, voit
la part de marché des pré-tests augmenter régulièrement. En France, ils
représentent 30 à 40 % du CA de Millward Brown France (TGI et Brand Dynamics
représentant un autre tiers). « Le pré-test explose chez nous, se félicite Liz
Musch, Managing Director de Millward Brown France. Désormais, cette activité
est aussi importante que le tracking. » Dernièrement, Millward Brown a ajouté
une version “jeunes” à son pré-test Link, Link Kids, qui s'accompagne d'une
très grande base de données et intéresse des annonceurs com-me Kraft Danone,
Kellog's. « Si le pré-test est plus demandé, c'est qu'il peut aujourd'hui
répondre à de nombreuses préoccupations de l'annonceur, comme les valeurs de
marque ou la transformation », estime Claude Suquet. « Ce qui change, c'est que
l'on nous demande d'intervenir de plus en plus en amont, remarque Liz Musch.
Avant, les demandes s'assimilaient davantage à du “disaster check”. »
Conséquence : les tests de screening de concepts de publicité, d'insights
consommateurs se multiplient et le quali y est à l'honneur. « En publicité,
nous intervenons beaucoup en amont, pour rechercher des axes d'optimisation de
la copy strategy voire encore plus en amont pour identifier des bénéfices
produits, des “reason why” ou des “reason to believe” », constate Olivier
Bauby, directeur général adjoint de l'Ifop. Pour Helen Zeitoun, c'est évident,
la tendance est à plus d'équilibre entre le quali et le quanti dans les tests
publicitaires. « Ce qu'il faut, c'est vérifier que le concept fonctionne
au-delà de l'idée créatrice», indique Georges Guelfand. Parmi les méthodologies
développées par Georges Guelfand, celle des sous-groupes est particulièrement
riche, notamment quand la création déclenche des réactions segmentantes. « Je
connecte les sujets traités aux réactions des individus », précise-t-il. La
France est un peu atypique, car elle a longtemps vécu sur une culture du
post-test : 40 % du chiffre d'affaires d'Ipos ASI France est réalisé sur le
post-test. « Ipsos s'est d'ailleurs construit il y a vingt-cinq ans autour de
l'offre post-test », rappelle Christophe Cambournac. Chez Research
International, c'est la France qui a développé un outil de post-test, Ad
Driver. L'offre BVA en études publicitaires est uniquement en post-tests,
soutenue par les standards BVA. Le tout nouveau PostCom de BVA est, lui aussi,
un outil de post-test destiné à établir le bilan de la campagne et mesurer les
modifications induites d'image, de la relation à la marque et de comportement
d'achat. Mais, petit à petit, l'outil de tracking monte en puissance en France.
Au top des leaders mondiaux dans cette technique : Millward Brown, Ipos ASI,
TNS, NFO, Research International, GfK. « On oppose souvent les trackings,
d'inspiration anglo-saxonne, aux post-tests et bilans ponctuels, qui seraient
“l'exception française”, tributaires d'une nécessité géographique avant d'être
culturelle, remarque Danielle Cantau. Dans la pratique, les post-tests ont
depuis longtemps évolué vers des bilans d'efficacité publicitaire et médias,
ponctuels, sensibles et immédiatement réactifs, mettant en relation des
objectifs de communication d'une marque donnée et l'exposition à ses sources
d'information par un modèle causal. Ces courbes de réponse à l'exposition, en
identifiant l'élasticité à l'exposition, apportent un “effet zoom”, précurseur
de ce que l'on pourra observer plus tard en tracking, lorsque les effets se
seront suffisamment construits pour devenir significatifs sur des échantillons
moyens. Ces bilans centrés sur une action donnée, éventuellement plurimédia,
permettent ainsi de disposer très rapidement d'un diagnostic opérationnel pour
réagir et réorienter l'action dans ses composantes publicitaires et médias. »
Ces deux techniques sont souvent concurrentes dans la pratique, pour des
raisons budgétaires évidentes (un tracking peut coûter de 160 000 à 300 000
E…). Aujourd'hui les annonceurs ont besoin d'informations rapides, directement
et immédiatement opérationnelles. Research International intègre le below the
line dans ses trackings. « Les annonceurs veulent des outils adaptés et
adaptables à leur stratégie. En un mot, ils veulent des trackings sensibles »,
explique Laurent Leconte, directeur d'études chez Research International
France. « Un tracking n'a d'intérêt que s'il permet de comprendre l'élasticité
des ventes aux actions marketing, de comprendre comment le consommateur a
intégré les actions du marché dans le but d'apporter des explications aux
évolutions réelles des ventes constatées dans les panels », commente Pierre
Gomy, directeur du département Communication de NFO Infratest France.
L'arrivée de la modélisation
Dernière avancée dans le
domaine des trackings : la modélisation apte à dissocier, à l'intérieur des
évolutions observées, les effets de “sédimentation” des actions tendant à
renforcer la valeur de la marque à long terme. « Dans le cas des marques
leaders, saturées au plus haut niveau, l'analyse portera sur l'absence
d'érosion, souligne Danielle Cantau. On observera des résultats a priori
statiques, traduisant en fait un maintien du capital de marque ; et là,
également, les modélisations prendront leur sens, permettant de discerner les
premiers mouvements de l'érosion du capital de marque, signes d'essoufflement
du discours et du mode d'expression. » GfK, NFO (Market Tracer), TNS (Myriad),
Millward Brown ont chacun développé des logiciels de modélisation. « Trackings
et bilans d'efficacité sont des outils sensibles et capables d'alerter les
décisionnaires sur tout ce qui nécessite une intervention, souligne Danielle
Cantau. L'intérêt d'une méthode d'évaluation de la publicité réside, en dernier
ressort, dans son aptitude à s'intégrer dans un processus de décision dans
l'entreprise.» Et Helen Zeitoun de conclure : « Au-delà des piliers que sont
les pré-tests et les trackings, les annonceurs sont de plus en plus sensibles à
une démarche d'efficacité de la publicité qui montre comment les différentes
approches amont et aval s'imbriquent pour comprendre ce que cela construit sur
la marque ». (1) Revue Française du Marketing, mai 2003, n° 192-193, “Support,
ciblage et message publicitaire”, p.159-176.
La mémorisation fait débat
l « Il y a une vraie confusion dans le vocabulaire utilisé en “ad research” et beaucoup d'a priori », regrette Helen Zeitoun (GfK Sofema). Même constat chez François Laurent (Thomson Multimédia) qui souligne le besoin d'un vrai débat sur la mémorisation. La Sorgem a mis en évidence que l'attention faible est probablement le mode majeur de réception du message publicitaire. Dans une position d'attention faible, le spectateur peut capter, outre le message intentionnel, des images et des notions qui vont former un message second. « La faible attention portée au message n'est pas un obstacle à son stockage en mémoire », constate Edith Bénézet, directeur de clientèle à la Sorgem. « Ce qui est oublié ou enregistré de façon inconsciente n'est pas perdu. Il y a trace dans l'inconscient du sujet, l'information est capitalisée à son insu. Un pré-test efficace doit être capable d'investiguer les différents types de mémoires ou de traces laissés par une campagne, poursuit-elle, en préconisant le recours à des méthodes projectives qui, seules, peuvent permettre d'identifier les éléments acheminés en mode périphérique. Faute de quoi, on peut être conduit à pénaliser des campagnes pourtant positives pour l'identité de la marque ou la stratégie d'une campagne. » Sur la base de 250 campagnes TV, TNS Sofres a réalisé une étude sur la corrélation entre mémorisation et efficacité. Sa conclusion : l'efficacité en termes de visibilité n'entraîne pas toujours une hausse de la notoriété de la marque, mais elle apparaît comme un passage obligé.
MarketingScan va plus loin
« Depuis une bonne année, nous constatons une recrudescence des études sur l'efficacité publicitaire, remarque Laurent Battais, directeur général de MarketingScan. Aujourd'hui, quand on parle aux régies, aux agences de publicité et aux annonceurs, leur préoccupation première est la mesure de l'efficacité sur les ventes, et l'identification des pistes d'amélioration de l'efficacité, de la stratégie médias, de la création. » En conséquence, BehaviorScan renforce sa précision avec son modèle de baslining. Par ailleurs, MarketingScan a compilé 120 tests réalisés en Allemagne et en France pour mesurer l'effet de la surpression médias et analyser les variables explicatives des surpressions publicitaires dans les deux pays. Constat 1 - le taux de succès de la surpression médias est élevé (56 %); 2 - l'effet sur la part de marché est significatif ; 3 - la surpression construit le recrutement sur la marque et la fidélisation. « Mais une surpression ne peut être efficace que si la copie l'est, si l'exposition en magasin est suffisante et si la surpression est suffisan-te, commente Laurent Battais. Passer de 500 GRP à 550 ne provoquera pas une augmentation significative des ventes. »
Tester la pub sur Internet
Depuis l'an dernier, à la demande de l'IAB, Internet a fait son entrée dans la pige plurimédia de TNS Media Intelligence. Le média pèse déjà près de 2 % des investissements publicitaires dans les grands médias. Surtout, selon Carat, il présente le grand avantage d'avoir un coût au mille très attractif, notamment auprès des cadres CSP +. C'est ainsi qu'IBM consacre 10 % de ses investissements publicitaires au média Internet. Le post-test à l'honneurPour les acteurs historiques du marché (TNS, Ipsos…), les outils de mesure de la pub on line sont souvent des versions adaptées de leurs outils en publicité dans les médias traditionnels. Le plus souvent, des post-tests. Gaz de France, qui a intégré Internet dans son plan plurimédia pour le lancement de son offre commerciale Dolce Vita, a demandé à Carat Interactive de procéder à des post-tests. Ils ont enregistré une progression de plus de 104 % de la mémorisation du message on line.Panel on The Web, avec Synovate, a mis au point Ad Testing, une méthodologie en vue de jauger l'efficacité des campagnes publicitaires associant les méthodes off et on line. Elle permet de mesurer la contribution d'un support off line, d'Internet et des médias associés à l'efficacité d'une campagne publicitaire sous toutes ses formes : mémorisation, présence à l'esprit, retombées sur la marque et modification du comportement d'achat.Internet incontournableEn tant que technique d'études, Internet prend aussi de plus en plus de place dans les études publicitaires. Ipsos ASI va sortir Next Express, un outil de screening de pistes créatives on line, « pour aller plus vite, moins cher », souligne Christophe Cambournac (Ipsos ASI). Ipsos ASI travaille également à faire basculer le baromètre Affichage (BAF) en on line. Pour cela, l'institut utilise un terrain hebdomadaire de 300 internautes issus de son access panel on line. Un chantier porte également sur des outils de post-tests on line. GfK a fait passer en mode interactif le recueil des tests AdVantage. TNS Sofres propose AdEval Online, un pré-test on line, qui permet soit de screener des concepts ou de pré-tester une version finalisée de la campagne avec questions ouvertes. « Nous ne sommes pas là pour sanctionner, mais pour enrichir la création, souligne Liz Musch (Millward Brown France). Avec Adcept, nous travaillons sur le fond du message plus que sur la forme. » Chez Research International France, on réfléchit également aux méthodes de recueil : l'institut équipe ses salles en bornes interactives. « Nous préférons le on line en salle au on line à domicile », remarque Florence Soyer. NFO Infratest France réalise souvent des post-tests sur Internet, « quand le client est très pressé et quand il a un budget réduit, précise Pierre Gomy. Internet a déjà 40 % de pénétration en France, et la hiérarchie des grandes dimensions off ou on line ne change pas. La nature de la conclusion n'est donc pas affectée ». Chez NFO, 20 % des études on line menées en 2002 dans le monde ont été des trackings. D'après Pierre Gomy, « le on line a vocation de remplacer le téléphone pour les études de tracking ». « Avec la plupart de nos nouveaux clients, nous passons tout de suite aux nouvelles technologies », précise Liz Musch, Millward Brown France réalise déjà 20 % de ses trackings en on line.