Pour Modus, Renault explore le syndrome Peter
Inventeur de l'Espace et de la Scénic, Renault commercialise aujourd'hui Modus. Un petit monospace, dont Publicis Conseil signe la campagne anti-grisaille.
Je m'abonne
Son design n'a rien de rupturiste. La Fiat Idea et l'Opel Meriva l'ont
précédée sur le segment des petits monospaces. Pourtant, chez Renault, on
l'affirme : sur le fond et la forme, Modus est l'innovation automobile de
l'année. Commercialisée depuis début septembre, elle fait renaître le thème des
voitures à vivre, cher à la marque au losange. Qui entend bien récréer autour
d'elle le courant de sympathie qui a marqué le lancement de la Twingo, il y a
douze ans déjà. Aux antipodes de la voiture “vroum-vroum”, Modus, avant de
viser une cible plutôt qu'une autre, renoue donc avec l'antienne de la voiture
amie. Louis Schweitzer, président du groupe, n'hésitait pas à déclarer lors de
sa présentation au Salon de l'automobile de Madrid en mai dernier : « Cette
voiture m'inspire la joie. » Une déclaration qui prend tout son sens au vu de
la campagne de communication imaginée par l'agence française du réseau
Publicis, qui a emporté la mise après compétition interne.
Bouffée d'oxygène
Dans un contexte sécuritaire et alors que se
cristallisent autour de la voiture les angoisses de la société, Renault fait
preuve de gaieté, d'impertinence et de liberté dans une campagne qui baigne
dans un esprit très flower power et un slogan qui nous interpelle sur nos
aspirations : “Grandir pour quoi faire ?” Un claim qui renoue avec les
signatures Renault et notamment celle de la Clio, “Que reste-il aux grandes ?”
« Modus incarne une nouvelle attitude automobile et cette campagne exprime un
point de vue différent sur la voiture et sur la société en général », indique
Christophe Fillatre, directeur associé chez Publicis Conseil. Réalisée par la
graphiste Geneviève Gauckler, la campagne print explore un maximum de facettes
du concept en jouant aussi bien sur les visuels que sur les mots. « Dans
certains pays, il a fallu adapter la signature, car grandir n'a pas le même
sens partout. Mais, globalement, cette campagne accompagnera Modus partout dans
le monde », note Christian Barluet, directeur de la publicité monde du
constructeur. Lancée dans un premier temps dans quatorze pays européens dont
l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Espagne et le Portugal, Modus
devrait être commercialisée dans pas moins de vingt-six pays début 2005. Avec
un budget de communication de 95 millions d'euros en période de lancement. Car
avec Modus, Renault joue gros. Pas moins de 300 000 véhicules devraient être
immatriculés en année 1. Un sérieux challenge lorsqu'on connaît l'atonie du
marché automobile européen. Et que Peugeot annonce l'arrivée en 2005 de la
1007, une concurrente très compacte. Bref, pour la marque au losange comme pour
son agence, il faut très vite imposer Modus comme référent du petit monospace.
D'où un dispositif plurimédia puissant, afin que personne n'échappe à son
arrivée. Après une campagne print, qui a débuté en abribus début septembre et
qui sera suivie en octobre par une vague 4x3, la presse et la télévision ont
pris le relais à la mi-septembre. Après la diffusion de teasers depuis le 20
septembre, le spot, trente et soixante secondes, réalisé par le collectif
suédois Traktor, est sur les écrans depuis le 25 septembre, et une nouvelle
vague est programmée en novembre. C'est également en novembre que le film fera
son entrée au cinéma. Ce volet grands médias aura été précédé d'une campagne
internet où un site dédié propose aux internautes de vivre in live
l'expérience Modus. Bien évidemment, ce lancement est soutenu par un dispositif
holistique avec pour maître d'ouvrage Publicis Dialog.