Nicos Rossides (Synovate) : « Créer un nouveau réseau mondial fort »
Synovate, ex-Aegis Research, filiale de Aegis plc, par ailleurs holding financier de Carat, est l'un des groupes de sociétés d'études affichant l'une des plus fortes croissances de l'industrie. Directeur de Synovate pour l'Europe, Nicos Rossides détaille la stratégie du groupe.
Je m'abonneQuelles sont les raisons de votre croissance et les ambitions du groupe pour les cinq prochaines années ?
Nicos Rossides :
Synovate connaît un taux de croissance supérieur au marché, sous le double
effet d'une solide croissance organique et d'une politique soutenue
d'acquisitions à l'international. Notre ambition est de créer un réseau mondial
fort. Notre couverture géographique est presque complète. Nous avons acquis
Market Facts aux Etats-Unis en 1999, ce qui nous permet de couvrir l'Amérique
du Nord et du Sud. Nous nous sommes progressivement introduits sur les marchés
asiatiques en rachetant AMI (Asia Market Intelligence), puis en Europe en
rachetant des sociétés d'études dans une bonne partie des pays européens, dont
Démoscopie en France en 2001. C'est d'ailleurs sur le continent européen que la
marche a été la plus lente, car nous avons grandi en rachetant des sociétés
individuelles par pays et non pas un réseau. Il nous manque encore l'Italie et
la Scandinavie. Mais c'est aussi en Europe que notre croissance a été la plus
forte. Il reste que, début 2003, nous sommes implantés sur les cinq continents,
avec 77 bureaux dans 46 pays et que Synovate se place désormais au septième
rang mondial des groupes d'études ad hoc, employant 3 000 personnes pour un CA
supérieur à 300 millions d'euros en 2002. Il était donc important que cette
mosaïque de sociétés d'études soit regroupée sous une appellation commune pour
bien traduire une identité de culture et de méthodes. Le nom Synovate est issu
d'un concours interne auquel ont participé les 3 000 salariés du groupe. Nous
avons choisi ce nom parce qu'il synthétise les deux axes de notre stratégie :
Synergie et Innovation. Pour répondre à votre question sur notre ambition à
cinq ans : nous voulons être "The biggest smaller company in the world".
Quels sont vos projets en Europe ? Quels sont les secteurs et expertises que vous comptez développer ?
N. R : Même si la
tendance n'est pas à la hausse pour l'industrie des études, je suis assez
optimiste en ce qui concerne notre croissance. Notre but est de prendre une
part plus importante d'un marché qui ne progresse pas beaucoup. C'est ce que
nous avons fait dans le passé et ce que nous continuerons à faire même si cela
sera plus difficile. Nous pensons qu'il y a de très belles opportunités à
saisir dans le "volume forecasting" et dans le CRM. L'industrie des études n'a
pas encore réalisé tout le potentiel qu'elle pouvait retirer de la gestion de
la relation client. Toutes les sociétés Synovate, dans le monde et en Europe,
ont été formées à nos outils études, à nos process et à nos expertises dans les
domaines de la grande consommation (alimentation, hygiène-beauté), de la santé,
de l'automobile, de la banque, des télécoms, des services, du tourisme, du
transport. Nous allons nous renforcer dans les études sur la communication, sur
les jeunes et les leaders d'opinion, et développer nos synergies études avec
Carat. En même temps, nous essayons de mettre en place une vraie expertise en
études qualitatives.
NFO est aujourd'hui à vendre. Synovate est-il sur les rangs pour le racheter ?
N. R. : Si je vous répondais
"sans commentaires", vous en tireriez tout de suite des conclusions. Tous les
grands acteurs du marché sont intéressés. Maintenant, est-ce la bonne décision
à prendre ? C'est un autre débat.