NFO se fond dans TNS
Il a fallu près d'un an aux responsables du groupe TNS pour digérer le
rachat de NFO, en juillet 2003. « Ce rachat a changé notre centre de gravité,
indique Denis Delmas, président du directoire de TNS Sofres. L'ad hoc, qui
était auparavant l'un de nos quatre métiers, plus ou moins à égalité avec les
panels de consommateurs, le Media Intelligence et la mesure d'audience,
représente aujourd'hui près de 75 % de notre activité. » Conséquence, le groupe
TNS devient leader mondial des études marketing et opinion, loin devant le
groupe Kantar. Ce dernier étant constitué de plusieurs réseaux (RI, Millward
Brown, The Added Value Icon, TGI…), alors que TNS est un réseau unique intégré,
placé sous une seule marque ombrelle, présent dans 70 pays ayant la capacité de
réaliser des études dans plus de 110. « La force de notre groupe et de notre
réseau est vraiment en train de se construire grâce à la réunion de produits
phares, de moyens techniques et de talents qui nous permettront de mettre en
œuvre des projets ambitieux », commente Denis Delmas, qui poursuit : « Nous
avons remis à plat toute notre stratégie. » Au cœur du débat, la spécialisation
par secteur ou par grands comptes. « Il n'y a pas de réponse unique. Les deux
sont valables. La spécialisation par secteur est très ancrée dans les gènes de
TNS et de NFO. Nous avons donc décidé de nous concentrer sur de grands secteurs
internationaux avec des équipes dédiées (Automobile, Grande Consommation, panel
& ad hoc, Media Intelligence, mesure d'audience TV et radio, Santé, IT,
Télécoms, études politiques & opinion). En même temps, nous mettons en place
une politique de grands comptes sur une quinzaine de clients internationaux.
Pour chacun, un responsable monde a pour mission de faire travailler des
équipes, et d'améliorer les compétences sur le client. » Après analyse des
“solutions d'études” de chaque société, un portefeuille commun va être déployé
au niveau international en gardant le meilleur de l'offre. Par exemple, en
satisfaction client, l'outil TRIM de NFO a été retenu ; en études
publicitaires, c'est AdEval de TNS. Enfin, la mise en commun des access panels
on line, « un sujet éminemment stratégique », devrait aboutir à une offre très
ambitieuse dont les détails devraient être finalisés d'ici fin 2004. Une seule
marque en France : TNS Sofres En France, l'enseigne NFO Infratest France
disparaît pour se fondre dans la seule marque TNS Sofres, à la même adresse et
avec un seul management, Denis Delmas assurant la direction de la nouvelle
entité forte de 600 personnes et de 13 départements d'études. « Nous allons
renforcer notre leadership dans les études ad hoc et notamment dans les études
Consumer, Automobile et quali. Et consolider nos expertises marketing,
notamment dans le développement produit et marketing de l'offre, la
compréhension des marchés et des consommateurs ou des opinions, la gestion de
la marque, la communication, la gestion de la relation client. Je suis vraiment
très heureux de ce que NFO nous apporte. » Le nouveau département Consumer est
largement leader dans son domaine avec un chiffre d'affaires estimé à 25 ME en
2004 et une équipe commerciale de 100 personnes. Au niveau du quali, l'équipe
de NFO rejoint le Département Quali Stratégique de TNS Sofres, dont Béatrice
Maccario devient directrice-adjointe. « Nous allons mettre nos savoir faire en
commun, explique Denis Delmas. Nous étions déjà en sur-activité dans le domaine
du qualitatif et l'effet de taille nous permettra de franchir une nouvelle
marche. Le choix d'avoir une équipe senior nous autorise à mener des études
d'une grande complexité. » Le rapprochement verra aussi la mise en commun des
techniques de recueil : 10 salles, 400 CAPI multimédia, 440 CATI, un centre
d'appels international avec 10 langues parlées et 40 % de natifs, un access
panel de 75 000 foyers interrogeable par voie postale ou on line. « Nous allons
mettre en place une équipe access panel spécifique pour préparer et traiter sur
le marché français notre stratégie on line ». Enfin, la nouvelle entité TNS
Sofres veut donner une dynamique nouvelle à son activité internationale,
souhaitant la faire passer de 19 % de son CA sur le marché français à plus de
30 %.