Michel Azan La cohérence de l'action
Vous avez toujours soutenu que la marque est portée par la vérité du produit. Comment analysez-vous le grand retour du produit dans les stratégies marketing ?
Michel Azan : Le consommateur a toujours
voulu savoir ce qu'il achète, à quoi cela va lui servir et à quel prix il va
payer la promesse du produit. Certaines marques sont parties dans tous les
directions. Elles ont sursegmenté leur offre jusqu'à la vider de sens. Il est
indispensable de revenir sur le produit pour retrouver ce qui fait les valeurs
de la marque.
Les Laboratoires Vendôme viennent de se porter acquéreur de Persavon, une marque devenue un me-too. Quel traitement allez-vous lui appliquer ?
MA : Dès qu'un segment marchait, Persavon
s'engouffrait dedans. Résultat : une absence totale de cohérence. Néanmoins,
nous avons racheté une marque dont le taux de notoriété s'élève à 83 % et dont
nous sommes en train de retravailler le mix. Nous avons créé une cellule dédiée
à la marque, avec quatre personnes au marketing et un compte-clé. Et lancé une
batterie d'études sur le fond de marque.
Vous pouvez nous en dire un peu plus…
MA : Pour les consommateurs, Persavon est le
créateur de l'hygiène, l'hygiène du corps, mais aussi l'hygiène des vêtements.
Cet amalgame est une richesse sur laquelle nous travaillons. Lorsque Lesieur
avait créé la marque, elle s'appelait Le Père Savon, nous devons nous en
souvenir.
Avec cette marque, vous arrivez sur le marché de l'entretien, un marché où vous allez à nouveau affronter des géants…
MA : Avec La Perdrix, marque d'entretien que nous avons
également rachetée, nous avons une belle histoire à raconter, et n'oubliez pas
que nous sommes une PME structurée comme une multinationale, avec un trade, un
marketing et des forces de vente forts.
Les marques nationales vivent une crise de confiance. Comment Le Petit Marseillais la traverse-t-il ?
MA : La marque ne souffre pas trop. Cela étant, il faut
comprendre cette crise et l'éloignement du consommateur. Il y a un problème de
prix, de promotion et de visibilité. La grande distribution nous dit qu'elle
va nettoyer ses rayons pour aller à l'essentiel, mais aujourd'hui ce n'est
toujours pas fait.