Les Françaises et la minceur
Les résultats d'une enquête réalisée par CSA pour l'Observatoire Cidil de l'Harmonie alimentaire ont été présentés à l'occasion d'un récent Symposium de l'Ocha sur le thème “Corps des femmes sous influence”.
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Complexe, tel est le rapport des Françaises à leur corps et à leur poids.
L'étude CSA, réalisée en juin 2003 pour l'Ocha, auprès de 1 000 Françaises de
18 à 65 ans, a abouti à une typologie en cinq profils de femmes selon leur
rapport à leur corps et à leur poids. « Ces cinq profils témoignent souvent
davantage de rapports au corps différents et mettent en lumière des
applications plus ou moins réussies des injonctions de l'autocontrôle »,
explique Estelle Masson, maître de conférence en psychologie sociale à
l'université de Brest, qui a dirigé cette étude. En effet, 61,4 % des
Françaises ont un poids normal au regard des normes médicales de corpulence.
Pourtant, 14 % seulement se sentent vraiment complices de leur corps. Des
résultats qui apportent des réponses mais posent encore plus de questions et
sont autant de pistes pour les marques.
Les femmes “au corps complice” (14 %)
Seules à afficher une relation véritablement
heureuse et sereine à leur corps et leur poids, elles sont plus minces que la
moyenne et leur poids est plutôt stable. Elles n'ont pratiquement jamais suivi
de régime. Etre mince est une façon d'être qui leur est devenue naturelle et
qui repose sur une hygiène de vie basée sur une alimentation variée et la
pratique des sports.
Les femmes “au corps qui parle, reflet des états d'âmes” (37 %)
Ces femmes se retrouvent dans toutes les
catégories de la population et présentent des morphologies variées. Elles
oscillent entre amour et désamour pour leur corps, qu'elles aiment quand tout
va bien et considèrent comme un atout, même lorsqu'il présente quelques
rondeurs. Mais, les soucis, les problèmes affectifs ou de travail se traduisent
systématiquement chez elles par une prise de poids qui devient source de
déprime. Grossir est vécu comme une perte de contrôle de soi et de son
alimentation. Pour ces femmes, perdre du poids est essentiellement une question
de volonté.
Les femmes “au corps résigné” (20 %)
Plus
âgées, avec des poids supérieurs à la moyenne, elles ont une attitude résignée
face à leur corps qu'elles jugent imparfait. Conséquence : elles oscillent
entre culpabilité et déni de leurs rondeurs. Pour elles, mincir n'a rien de
naturel. Elles suivent donc moins de régimes que la moyenne des Françaises et,
surtout, celles qui en font s'arrêtent le plus souvent en route et reprennent à
terme du poids.
Les femmes “au corps en souffrance” (12 %)
Souvent en surpoids et mal dans leur corps, pratiquant moins
d'activités sportives que la moyenne, elles affichent une véritable souffrance
face au combat permanent qu'elles mènent pour mincir. Elles ont une longue
expérience négative des régimes et semblent prisonnières d'une spirale
infernale au fur et à mesure des régimes yo-yo qu'elles pratiquent. Pour elles,
grossir est vécu comme une fatalité génétique et leurs tentatives de maigrir
n'ont pour résultats que de dégrader leur moral et leur confiance en elles.
Les femmes “au corps objet” (16 %)
Plus minces que la
moyenne, elles ont des objectifs minceur extrêmement exigeants qui peuvent,
parfois, s'apparenter à un véritable désir de maigrir. Si on les retrouve dans
toutes les classes sociales, elles sont moins représentées dans les classes
ouvrières et chez les retraités. Très sensibles au modèle de la minceur, elles
respectent leur corps comme un capital beauté et lui imposent un façonnage
complet. Elles suivent une hygiène de vie très stricte (physique et
alimentaire) et font partie des grosses consommatrices de “produits régime”.