La quête du bonheur, une nouvelle source de stress
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«L'édition 2004 du Baromètre des Valeurs des Français tourne autour du
stress et comment y échapper. Les Français se sentent soumis à de nombreux
stress, qu'ils soient de nature sociale, économique, géopolitique ou privée, et
sont donc moins à la recherche de bonheur construit qu'à la recherche de
détente, de baisse de tension et de protection. Etre entre soi, en sécurité, au
chaud, chez soi, sans “prise de tête”, voilà ce que recherchent les Français.
Le stress plus intime découle de cette injonction sociale à faire un travail
sur soi, à se découvrir, vrai nouveau diktat et à l'obligation de travailler
sur son corps. Tout ce qui passait comme une quête de bonheur revient en fait à
créer du stress. C'est plus une définition en creux du bonheur puisque le
bonheur, c'est tout ce qui ne fait pas mal. Les mots qui progressent le plus
sont “prudence”, suivi de “famille” et “fidélité”. Tout ce qui évoque
l'aventure, le risque (facteur de danger) est en retrait. La culture est
rejetée parce que c'est compliqué, “prise de tête”. Les Français recherchent
de la protection et de la détente. C'est pourquoi ils font la part belle aux
divertissements “non compliqués”. Le comique de détente est très prisé. Le
bonheur, c'est en fait l'absence de tensions puisque tout fait peur, tout peut
faire potentiellement mal. Face à cela, ils cherchent à se regénérer près de la
famille et à travers des moments de détente. L'expression publicitaire reprend
cette logique avec une grande valorisation de la convivialité, la mise en avant
des bandes, du couple, mais aussi une survalorisation de l'enfance. Pour
échapper au stress, et retrouver le bonheur, trois pistes sont mises en avant :
- chercher la protection de la bulle familiale (foyer, famille, jardinage,
bio), - se détendre, - la compulsion (se lâcher, d'où l'apparition d'une
nouvelle maladie, l'orthorexie, le fait de se rendre malade à force de bien
manger, transgresser). Nous sommes dans une vision bien minimaliste du bonheur.
“Je suis heureux parce que je n'ai pas mal.” »