Grévin & Cie: gérer la croissance externe
Après avoir constitué un réseau de 14 sites d'attraction en Europe, Grévin & Cie doit procéder à l'harmonisation de bases de données hétérogènes.
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La gestion des bases de données marketing reproduit nécessairement
l'environnement conjoncturel et les manœuvres structurelles des entreprises.
Les responsables du traitement des données, plus que jamais, doivent composer
avec les mouvements de rapprochement capitalistiques et les fusions d'entités
diverses. Une tendance qui vient renforcer la dimension hétéroclite des
entrepôts de données. Depuis 1998, Grévin & Cie, spécialisé dans la gestion
des parcs de loisirs, se développe sur la base d'une stratégie de croissance
externe. Le groupe dispose aujourd'hui de 14 sites en Europe, parmi lesquels le
Parc Astérix, le Musée Grévin et le Dolfinarium Harderwijk. Par le jeu des
acquisitions, la part relative du Parc Astérix, noyau historique de
l'entreprise, a ainsi diminué de moitié. En 2000, le groupe investit 150 000
euros dans la mise en place de sa première base de données marketing.
Objectifs: satisfaire aux exigences de satisfaction clientèle et actionner les
sources de revenus. En six mois, la BDDM fusionne l'ensemble des données
provenant du Parc Astérix, du parc de Bagatelle et du site France Miniature. A
terme, le groupe devrait agréger l'ensemble des bases de ses différents sites
pour pouvoir développer une véritable politique de co-branding et de cross
selling. Mais cette opération de concentration devrait prendre un certain
temps. Car, contrairement à ces trois premières entreprises, les autres entités
rachetées par le groupe ont construit leurs entrepôts de données marketing sur
des logiques parfois radicalement différentes. Grévin & Cie a choisi de
concentrer les efforts de centralisation des données sur la clientèle B to B.
Les comités d'entreprise, les autocaristes, les professionnels du tourisme
représentent non seulement la plus grosse partie du chiffre d'affaires du
groupe, mais aussi le plus important potentiel économique. « Gérer une base B
to C s'avérerait nettement moins rentable », affirme Cécile Autran, responsable
base de données. Chaque année, l'entreprise consacre à peine moins de 1 % de
son chiffre d'affaires à la gestion de la base.
Une BDDM de 110 000 noms
La BDDM de Grévin & Cie rassemble 110 000 noms, dont un tiers de clients et deux tiers de prospects. Parmi les données les plus fréquemment exploitées: les informations relatives aux ventes. Les données connexes, portant par exemple sur la dimension environnementale, relèvent davantage d'une exploitation commerciale que d'une utilisation marketing. La base de données a été le levier d'un rapprochement opérationnel très bénéfique entre des départements marketing et commercial jusqu'alors régis en totale autonomie. « Nous pouvons aujourd'hui mettre en place des approches cohérentes de prospection et de fidélisation. La stratégie de l'entreprise est systématiquement définie de manière bipartite et nous menons deux fois par an une étude approfondie sur l'évolution de la clientèle », commente Cécile Autran.