Gilles Hustaix veut faire décoller Decisia
Après avoir dirigé Burke Marketing pendant douze ans en France, puis NFO European Access Panels à Londres, Gilles Hustaix, 45 ans, revient sur le marché français en prenant la direction générale de Cisia-Ceresta, rebaptisé "Decisia".
Je m'abonnePourquoi changer de nom ?
G. H : Si l'image de la
société est bonne, grâce à son produit phare, le logiciel SPAD, et à son
fondateur, Alain Morineau, sa notoriété est encore faible. Pour créer cette
notoriété, autant avoir un nom simple et évocateur du marché sur lequel nous
nous situons : celui de la Business Intelligence, c'est-à-dire tout ce qui sert
à prendre des décisions.
Qu'est-ce qui vous a attiré chez Cisia-Ceresta ?
G. H : Tout d'abord, ce marché très prometteur de
la Business Intelligence qui représentait plus de 680 millions d'euros en 2001,
avec une croissance de 43 %, et qui devrait atteindre, selon IDC, plus de 1,7
milliard en 2005. Ensuite, le logiciel SPAD, une référence sur le marché
français grâce à sa puissance exploratoire des données. Et enfin, la qualité de
l'équipe.
Quelle est aujourd'hui l'offre de Decisia ?
G. H : Elle est triple. Tout d'abord, le logiciel SPAD, lui-même. Ensuite, une
offre de consulting au niveau du traitement des données ; un segment du marché
qui devrait se développer rapidement. Et enfin, une offre de formation
concernant SPAD bien sûr, mais avec également un catalogue de séminaires sur la
statistique, l'analyse des données et le data mining.
Pour vous, qu'est-ce que l'analyse exploratoire des données ?
G. H : Il
s'agit de l'apport culturel français, le "French Flair" dans le monde du data
mining. Les Anglo-Saxons, très pragmatiques, vont vite à la décision sans
vraiment chercher à l'expliquer. Les Français, eux, sont à la recherche
constante des interdépendances entre variables de façon à expliquer des
phénomènes. Quand on dit, par exemple, à un banquier qu'il a six types de
clients, pas cinq ni sept, c'est déjà bien. Mais, quand on lui explique
pourquoi et en quoi ils se différencient, cela lui permet d'optimiser son offre
produits ainsi que son discours auprès de chacun de ses six types de clients.
Quels marchés visez-vous ?
G. H : Tous les secteurs
impliqués dans le CRM. Le marché de la Business Intelligence semble
profondément lié à celui du CRM. La quasi-totalité de la croissance de SPAD
l'année dernière, 43 % comme le marché, s'explique par le besoin d'analyser de
gros fichiers de clientèle liés au CRM. C'est d'ailleurs pour cela que nous
serons présents au salon Progimark de mai prochain, avec également un atelier.
Avec quels objectifs ?
G. H : Faire passer Decisia en
cinq ans de 2 M€ de chiffre d'affaires à 12 M€ et lui faire atteindre, puis
dépasser, le standard de profit de 13 % de la profession. Il existe deux
leviers immédiats à actionner pour la faire décoller : le marketing et le
commercial. Par ailleurs, personnellement, je me donne six mois pour lever les
capitaux nécessaires pour racheter la société et en devenir P-dg et actionnaire
; Alain Morineau restant au moins cinq ans comme président d'honneur.